L’innovation participative, enjeu sociétal ? 1ère Partie

Carrefour de l'IP (c) Innovateurs

Carrefour de l'IP (c) Innovateurs

Innov’Acteurs est une association dédiée au développement de l’Innovation Participative dans les organisations.

Pour rappel, l’Innovation participative est une « démarche de management structurée visant à stimuler et à favoriser l’émission, la mise en oeuvre et la diffusion d’idées par l’ensemble du personnel en vue de créer de la valeur ajoutée et de faire progresser l’organisation » (site d’Innov’Acteurs). Elle fait partie d’un type de management appelé « management des idées » (Wikipedia).

L’association a pour principales missions de promouvoir l’Innovation Participative en France, fédérer toute activité contribuant au développement de l’Innovation Participative, contribuer aux apports méthodologiques et à la professionnalisation, organiser des échanges et des partages d’expériences et stimuler la veille et la réflexion prospective.

Muriel Garcia, INNOV’ACTEURS

Muriel Garcia, INNOV’ACTEURS

Dans ce cadre, Innov’acteurs organise le Carrefour de l’Innovation Participative, un colloque annuel de 2 jours, ouvert à tous, réunissant plus de 300 personnes autours d’interventions et de témoignages d’experts, de praticiens, d’innov’acteurs et qui s’est tenu les 25 et 26 Novembre 2010. Le thème en était : L’innovation participative, enjeu sociétal ?

Animé par Stéphane Bergounioux, journaliste et réalisateur, DFITV et illustré avec humour par le dessinateur Aster, le programme proposé a été riche et passionnant.

Norbert Alter et Stéphane Bergounioux

Norbert Alter et Stéphane Bergounioux

Après les introductions de Muriel Garcia, Présidente d’INNOV’ACTEURS / Responsable Pôle IP RH du GROUPE LA POSTE et Maria Bonnafous-Boucher, Directeur de la recherche ADVANCIA-NEGOCIA (qui accueille dans les locaux d’Advancia ce colloque), Norbert Alter, Professeur à l’UNIVERSITE PARIS-DAUPHINE et co-directeur du Master « Management, travail et développement social » a développé  le sujet « Innovation et lien social dans les entreprises » en 11 points. A l’aide d’exemples pertinents et souvent drôles, de parallèles entre les entreprises et les sociétés primitives, en faisant appel à l’anthropologie et la sociologie, il a montré l’importance du lien social dans l’entreprise. Ces démarches d’innovation participative, en permettant le don vers les autres, la reconnaissance des idées de chacun et leur appropriation par tous, peuvent être clairement un plus dans l’entreprise. « Il vaut mieux préserver la créativité spontanée en lieu et place d’un nouvel indicateur de réduction des coûts » Cette intervention fera l’objet d’un billet spécifique dans ce blog, tant l’intervention a été riche.

Kirsten Vibeke Møller, AARHUS UNIVERSITY

Kirsten Vibeke Møller, AARHUS UNIVERSITY

Ensuite, Kirsten Vibeke Møller, AARHUS UNIVERSITY a présenté le projet européen « EDI » (Employee-Driven Innovation). EDI est un programme de recherche européen (17 pays) consacré au développement de l’innovation participative. En Mars 2000, le conseil européen met en place les priorités pour le développement de l’Europe, basées sur trois piliers ; le Social (plus de jobs), l’environnement et l’économie (recherche et innovation). En 2006, force est de constater que c’est un échec en terme de création de postes. Une des raisons invoquées est que l’investissement a été fait dans le cadre de grands programmes, de labos de recherche, d’ingénieurs et de scientifiques mais très peu vers les employés, les techniciens ou les ouvriers. Dans le cadre du « 7th Framework program », la Commission décide d’investir 53 Mds € sur le « triangle de la connaissance », Education, Recherche et Innovation en se focalisant sur les sciences et les techniques et les personnes en bout de chaine, celles qui réalisent les tâches. Et c’est dans ce cadre que le projet EDI se développe. Sa mission est de permettre à tous les employés européens d’apprendre et d’innover dans le cadre de leur travail.

Deux modes pour apprendre ou innover, STI –  Science Technologie et Innovation, DUI – Doing Using Interacting, un modèle basé sur l’expérience.
Les responsables du programme sont très conscients des différences d’organisation du travail dans les pays européens et en tiennent compte. Leurs propositions n’ont pas de caractères obligatoires pour les entreprises européennes.

Le site de EDI Europe

La deuxième partie de la matinée a été consacrée à deux retours d’expérience d’entreprises danoises:  EPOKE et l’Odense Waste Management Company Ltd

EPOKE DK

EPOKE DK

EPOKE est une entreprise d’environ 220 personnes fabricant des saleuses, ces camions projetant du sel et autres produits chimiques pour rendre les routes praticables lorsque l’hiver arrive. Elle compte parmi ses clients français la SAPN, ASF, Cofiroute ou des villes comme Megève. La présentation a été faite par  Jørn Christensen, le Managing Director et Niels Aasted, un contremaitre et représentant du principal syndicat de l’entreprise. Et manifestement les rapport entre la direction et les syndicats dans l’entreprise sont constructifs et cordiaux.

L’innovation fait partie de la culture de l’entreprise.  Les mots clés la caractérisant sont dialogue, liberté d’agir, respect, initiative, confiance. Les idées de l’équipe sont régulièrement utilisées pour des améliorations voire de nouveaux véhicules. Un prototype de nouveau véhicule a été créé sans même que la direction soit au courant et ce prototype est devenu un modèle fabriqué en série.

L’appropriation des idées des employés accélère l’appropriation des projets correspondants. Motivation des employés, projets encouragés par la direction.

Le business d’EPOKE est saisonnier, la société dispose de plus de temps au printemps pour des projets « employee driven » Et il n’y a pas de récompense spécifiques pour les employés ayant innové pour le bien de l’entreprise.

Odense Waste Management Company

Odense Waste Management Company

L’Odense Waste Management Company Ltd est une société, sans but lucratif, qui gère la collecte des déchets pour la ville d’Odense. Elle dispose de personnels, de différents types de véhicules et des centre de tris de déchets.

Les employés de ce type d’entreprise ont souvent moins d’éducation et moins de revenus que la moyenne, ce qui ne les empêchent d’avoir des idées. Quand les employés font partis d’un projet d’innovation, il sont clairement « involved ». La société développe des systèmes de ramassage souterrain par courant d’air dans des tuyaux, pour limiter le nombre de camions et les nuisances sonores.

S = M+C      Success = motivation + convenience
C = I + I      Convenience = information + infrastructure

Il n’y a pas de séminaires d’innovation dans l’entreprise. L’innovation est intégrée naturellement aux valeurs de l’entreprise. Une des innovations d’un employé (sur la manière de déplacer les containers et poubelles) a permis de réduire de 50% des maladies liées aux postes (accidents musculaires, problèmes de dos, ….)

La valorisation des employés et leur reconnaissance sont des valeurs clé de l’entreprise. Les ramasseurs deviennent des ambassadeurs de l’environnement.

Fin de la matinée. Pour des raisons d’emploi du temps, je n’ai pas pu assister à l’après-midi de cette première journée.
Et le compte rendu de la  deuxième journée
Pierre Metivier

PS Quelques photos de la matinée

Odense Waste Management Company by Aster

Odense Waste Management Company by Aster

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A propos Pierre Metivier

Conférencier, animateur, professeur (Sorbonne IOT), conseil - innovation, NFC / IOT Co-auteur du livre « Web 2.0, 15 ans déjà et après ? 7 pistes pour rééchanter Internet », Editions Kawa, 2020. Auteur de l’ouvrage « Le mobile NFC, télé-commande de notre quotidien », Editions Afnor, 2015. 🚴,🎶,📚, 🖼, 🌳

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