Marathon de Paris de l’internet des objets 1ère partie « Les nouveaux eldorados de l’économie connectée » au G9+

Marathon Internet des Objets #1

Marathon Internet des Objets #1

L’internet des objets est à la mode, et plutôt, sa version objets connectés, l’approche de Noël s’en doute. La semaine du 25 Novembre, ce n’est pas moins de trois conférences autour de ce sujet qui se sont déroulées à Paris. La première a été organisée par le G9+ avec pour thème « Les nouveaux eldorados de l’économie connectée ».

Au programme, un casting de star avec entre autres Pascal « Apple » Cagni, Rafi « Nabaztag » Haladjian ou Fred « Netatmo » Potter, une salle archi-comble et un requin dirigeable télécommandé (par la NSA ?) qui a brièvement survolé la salle.

Luc Bretones, Orange Vallée

Luc Bretones, Orange Vallée

Après une introduction dynamique de Luc Bretones, SVP Technocentre et Orange Vallée (entre autres), c’est Pascal Cagni, ancien Apple GM, VP Europe EMEIA de présenter son point de vue sur le sujet, étayé par des investissements réalisés sur quelques unes des sociétés présentées.

Et l’on apprend que Pascal est fan de la Singularity University.  Il rappelle que l’Europe a perdu la bataille du mobile, mais qu’il ne faut rien regretter et aller de l’avant. Eviter de « se prendre les flèches dans le dos » et l’internet des objets une bonne occasion de rebondir. Le Bluetooth Low Energy est important pour l’Internet des objets (de par la durée de vie des objets ainsi « energisés »). A ce moment de la présentation, on peut se demander si Rafi rappellera que la batterie, c’est la mort des objets (il ne le fera pas) !

Pascal Cagni, former Apple GM

Pascal Cagni, former Apple GM

Les technologies sont de moins en moins chères que ce soit la connectivité ou les capteurs. Le smartphone deviendra le hub de l’internet des objets et il en signale quatre grandes directions – les wearables, le transport, la smart home et la santé numérique. Il cite en exemple les startups Sonos, August, SmartThings, Dropcam, Nest « un repère d’anciens Apple« , rappelle l’importance de la qualité de l’air sur la santé, AdhereTech, la balance Withings, GlucoDock et Smart Sutures dans l’e-sante. En additionnant les quatre marchés, il évalue le marché de l’Internet des objets à 205 milliards de $ (50+55+72+28). Il en termine en rappelant que la France et l’Europe ont des atouts, des écoles d’ingénieurs compétentes (et même si c’est très vrai, rappelons que l’événement est organisé par l’association des grandes écoles d’ingénieurs – NDLR), de nombreux français dans la Silicon Valley, des sociétés européennes leaders et innovantes, Nordic, SCM, ARM, ST, Infineon, Parrot, Netamo, Withings… Pascal Cagni cite Multiplan en 1984 (souvenirs, souvenirs), un produit Microsoft mais aussi une année particulière chez Apple, cite le M2M comme une autre facette de l’Internet des objets et n’oublie une petite pique vers les opérateurs telecom. « La box n’existe plus, tout est dans le cloud« .

Rafi Haladjian, Sen.se

Rafi Haladjian, Sen.se

S’en est suivi une table ronde doublement animée par Frédéric Simottel, directeur de la rédaction 01Business et le premier intervenant est Rafi Haladjian, souvent cité dans ce blog, père du Nabaztag et de Violet, et maintenant à la tête de sen.se et à la veille de lancer Mother. Le déclic est venu de la visite d’un magasin en Chine avec un ours en peluche qui chantait 80 chansons en italien. Pourquoi seulement 80 ou de l’italien ? Il faut donc le connecter. Rafi parle de capteurs, de d’intelligence à partir des données générées. « La plupart des gens arrêtent de se servir d’un Jawbone au bout de 6 jours ! » Tout est question de motivation. Il parle d’objets connectés de « nouveaux riches« , ses voisins ne semblent pas concernés, et pourtant. Il a probablement deux fois plus de choses à raconter que les autres et pour s’en assurer, il tient les deux micros HF. Il ne faut pas voir l’Internet des objets comme une industrie à part. Et en réponse à une question, il faut sécuriser ce qu’il y a besoin de sécuriser, pas plus. « Pourquoi hacker un compte Withings ? pour savoir si vous êtes gros ? »

Frédéric Potter, Netatmo, aborde ensuite le thème des big data. Les stations météo d’intérieur comme celle de Netatmo (ou l’AirBoxLab) vont générer plus de données que les stations météos traditionnelles (qui sont bien nombreuses mais plus précises – NDLR). Nos serveurs sont en France mais la réglementation trop complexe. Le débat passe par les données « personnelles », les capteurs et à la traçabilité comme celle des radars ou des voitures. Sont ils une bonne chose ? Clivages marqués. Fred Potter ne voit pas une seule industrie non impactée par l’internet des objets. Il affirme que les voitures ont de l’électronique ringarde. (Bosch et Valéo voire Parrot apprécieront – NDLR) Et sur Le débat voiture/micro-informatique, il est toujours intéressant de relire les échanges Bill Gates, Microsoft et General motors sur le sujet, ils n’ont pas pris une ride.

Arnaud Dupuis, Geny mobile, une société de services de développement d’applications mobiles, nous apprend que le Jawbone ne résiste au machouillement des chiens, et dans des négociations commerciales avec un fabricant de fours industriels, celui-ci souhaitait une sécurisation maximum, très cher, pourtant avec peut d’intérêt, parti. Attention, évitons les capteurs dans la voiture pour des questions de traçabilité.

Arnaud Dupuis, Geny mobile, Rafi, Fred Potter, Netatmo, Pascal, Frédéric

Arnaud Dupuis, Geny mobile, Rafi, Fred Potter, Netatmo, Pascal, Frédéric

Simon Azoulay, Alten et Frédéric Simottel, 01Business

Simon Azoulay, Alten et Frédéric Simottel, 01Business

Le keynote de conclusion revient à Simon Azoulay, PdG Alten, pour une intervention très corporate. IL défend les fabricants d’électroniques de voiture suite à l’intervention de Fred Potter sur le sujet (product life cycle / cycle de vie produit beaucoup plus long dans l’automobile que dans l’informatique ou le net. De plus en plus d’ingénieurs travaillent sur l’électronique embarqué, autant que les autres catégories d’ingé !!!. Enfin, Alten embauchera plusieurs milliers d’ingénieurs en 2014, une belle conclusion pour terminer son intervention.

Fin de la première étape de ce marathon de trois jours consacré à l’internet des objets. Des différences d’approche, des clivages sont bien présents entre une vision business, chiffrée, américaine, inspirée du monde Apple, une version objets connectés coté gadgets avec exploitation des données et une version sociétale voire « matriarcale » et ouverte encore un peu floue.

Deuxième étape … à suivre.

Pierre Métivier

Pour aller plus loin

  • Le programme détaillé.
  • Quelques images sur Flickr
  • Les nouvelles stations météo connectées sur le site Proxima.

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