Les lecteurs fidèles de ce blog le savent. Il y a objet connecté et objet connecté. Il y a les objets grand public très présents dans les médias de type « wearables« , montres, bracelets et autres gadgets connectés comme ce magazine qui les propose pour retrouver la ligne avant les vacances sur la plage (et il n’y a plus beaucoup de temps). Et puis, il existe de nombreuses applications industrielles de ces objets connectés qui, pour certains, sont opérationnelles depuis longtemps, dans le commerce, la logistique, le transport, l’aéronautique, la santé, l’agriculture …
Quelle est la première organisation utilisatrice d’objets connectés dans le monde ? Le DOD, le département de la défense américaine, et de loin. Ensuite probablement Airbus, puis viennent DHL ou Metro. Les objets sont suivis, tracés à l’aide de nombreux capteurs et autres étiquettes RFID. Autre exemple : Gazpar, le futur « smart » compteur de GrDF. Quelques 11 millions d’exemplaires de ce compteur connecté (intégrant entre autres une étiquette NFC dynamique) seront installés prochainement dans nos foyers. Combien d’objets connectés grand public atteignent ce chiffre en France ? Ne cherchez pas, il n’y en pas(*). Ceci dit, les deux types d’objets connectés ont bien sûr leur marché, leurs usages et leurs utilisateurs.
Ces objets connectés industriels, moins visibles pour les citoyens mais tout aussi importants pour leurs vies quotidiennes, vont se développer dans les prochaines années.
Et donc, en parallèle à l’ouverture le 12 juin par le Président de la République de la Cité de l’Objet connecté à Angers, un projet ambitieux qui a pour vocation à aider les startups et autres apporteurs d’idées à développer leur projets, du concept à l’industrialisation avec tous les corps de métiers nécessaires en un seul lieu, s’est ouvert, huit jours après, ConnectWave, une plateforme d’expérimentation et usages des objets connectés (principalement) industriels, se donnant comme objectif de transposer l’innovation des objets connectés, d’un secteur d’activité à l’autre, du grand public à l’univers industriel.
Peut-on transposer du grand public à l’univers industriel ? Bien sûr ! Un exemple : le Parrot Flower Power permet de suivre sur son smartphone la santé de son géranium et de savoir quand l’arroser. #jesimplifie Et bien, la société lilloise Weenat utilise le même principe de capteurs connectés plantés dans le sol, mais pour optimiser (entre autres) l’irrigation des champs des agriculteurs et améliorer les rendements tout en gérant mieux la consommation d’eau.
Revenons à ConnectWave. Ce centre de démonstration et de test – de taille, de budget et d’objectifs beaucoup plus modestes que ceux de la Cité de l’Objet connecté – a l’ambition de donner des idées à toutes les entreprises qui aimeraient comprendre et intégrer ces technologies dans leurs politiques produit. Pas de fablab ou de designer mais les experts du CN RFID et un showroom proposant actuellement une douzaine d’objets connectés en situation, que l’on peut tester, et qui permettent d’imaginer d’autres objets, en les transposant d’une industrie à l’autre. Autre particularité de ConnectWave : tout en étant ouvert à toutes les technologies, le centre a été créé par le CNRFID ou Centre National du RFID, spécialiste de la RFID et du NFC et donc ces technologies sont amplement mises en valeur dans le showroom.
Lors de l’inauguration, les objets suivants étaient présentés :
- Un parcours client magasin (et une borne de parking connectée) – Orange
- Une chaine d’approvisionnement connectée – Editag
- Gazpar, la nouvelle génération de compteur à gaz – GrDF
- Un système de paramétrage d’infrastructure électrique – Legrand
- Une solution de gestion et de traçabilité des outillages connectés- Nexess
- Un projet de suivi de température des produits critiques – ATI / PicDi
- Un container de tri communiquant, « la consigne 2.0 » – Terradona
- Un écran connecté interactif – Think&Go
- Une bouteille connectée pour l’authentification du vin (entre autres) – WID
- Un système de contrôle accès autonome
- Une clé USB, un disque dur, un ordinateur protégé par NFC – Freemindtronic
- Les étiquettes NFC dynamiques pour interfacer des objets électroniques sans batterie – ST MicroElectronics
- Les étiquettes électroniques de gondole pour les commerce – SES
- Des solutions de sécurité – Gemalto
Sur chaque plot, une solution est présentée et des suggestions d’emploi dans d’autres industries sont également proposées.
Nul doute que d’autres solutions viendront enrichir cet espace, dans le domaine de la santé par exemple, un espace qui risque de devenir rapidement trop petit par rapport à la richesses des projets possibles. Ajoutons que ConnectWave est conçu pour être itinérant et donc être présenté dans des salons ou des conférences.
Cet été, si les objets connectés vous intéressent et que vous passez près d’Aix-en-Provence ou Marseille, n’hésitez pas à venir rendre visite au CN RFID et à ConnectWave dans la jolie ville du Rousset. Et sinon, bien sûr le showroom se visite toute l’année, en ayant soin de prévenir le CN RFID.
A suivre … et à visiter.
Pierre Métivier
(*) Sauf à considérer nos mobiles comme objets connectés, ceux qu’ils sont mais c’est une autre histoire.
Pour aller plus loin
- Les photos de la première visite de ConnectWave sur Flickr
- Les photos de l’inauguration sur Flickr
- Le site ConnectWave
- Une présentation format PDF
- Un article de IT Industries et Technologies
- Le site de la Cité de l’Objet connecté
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