Répondre aux défis des smart cities : les projets des chercheurs d’Inria dans le domaine

Répondre aux défis des smart cities

Répondre aux défis des smart cities

Dans le cadre de la dernière édition de Futur en Seine, un certain nombre de chercheurs d’Inria ont présenté leurs projets au cours d’une conférence passionnante au CNAM.

Au programme – « Réguler la pollution et le trafic, adapter l’urbanisme (travail, mobilité…), développer et organiser la vie sociale, veiller à la qualité de vie des habitants sont des défis à relever pour construire des « smart cities » et rendre ainsi les villes plus intelligentes et durables. Inria est impliqué dans « les smart cities » et réfléchit aux améliorations possibles des villes : optimisation de la gestion des ressources et des services urbains en passant par des réseaux intelligents dotés de capteurs et de systèmes informatifs. »

Evangeline Pollard, INRIA

Evangeline Pollard, Inria

Après une brève introduction de Cathelène Carrière d’Inria, Evangeline Pollard, équipe-projet Rits pour Robotics et Intelligent Transportation System aborde le sujet de la mobilité intelligente et autonome. Dans le monde, il y a 1,3 million de tués chaque année par la voiture et des dizaines de millions de blessés. Il existe de nombreux projets de véhicules autonomes – Nissan, Mercedes S, des camions, la Google Car bien sûr. En France, Induct commercialise des voitures électriques autonomes en action par exemple à Singapour.

Les boucles d’automatisation – une notion intégrant de nombreux capteurs internes à la voiture mais aussi à son environnement. Rendre autonome un véhicule comporte de nombreux aspects scientifiques et de recherche. La communication entre les véhicules autonomes est une des plus grandes difficultés.

Quelques projets

La question sur la standardisation au niveau mondial de la voiture autonome reste sans réponse. Il est pourtant clair que sans standardisation au moins au niveau européen, il y a peu de chance de voir des voitures autonomes sur nos routes à court-terme – NDLR.

Aline Carneiro Viana, INRIA

Aline Carneiro Viana, Inria

Next Aline Carneiro Viana, Infine, Inria Saclay, Comprendre le contexte et les comportements humains pour l’amélioration des réseaux de télécommunications. « My precious mobile« affirme Gollum tenant un iphone pour illustrer l’importance du mobile dans notre quotidien. Nos connexions aux réseaux sont à la fois régulières et aléatoires suivant notre vie. L’études des traces anonymisées bien sûr permet de comprendre nos connexions mobiles. RECAST – Random rElationship ClAssifier Strategy. Les traces utilisées proviennent du Dartmouth collège. A partir de cette étude, il est possible de créer un modèle permettant l’optimisation du déploiement d’un réseau. Application concrète – Projet STIC AmSud UCool ainsi que leProjet MACACO.

Emil Andriescu, INRIA

Emil Andriescu, Inria

Emil Andriescu, Projet Arles -> Mimove (non encore documenté sur le Web). Pour une nouvelle architecture pour l’internet du futur. Notion de Crowdsensing – Capteurs participatifs (mobiles) et crowdsourcing = Proche du concept de waze.

Une présentation complète Smart cities, smarter travellers (PDF)

On semble proche dans l’approche de ce que l’équipe SNIPS propose déjà sur le marché avec par exemple son application Tranquilien dans le même domaine du transport ferroviaire – NDLR.

Nicolas Anciaux, INRIA

Nicolas Anciaux, Inria

Nicolas Anciaux, équipe-projet Smis, Garantir la confidentialité des données personnelles.

« Le respect de la vie privée, une notion dépassée ? » comme le dit Mark Zuckerberg ? Nicolas rappelle que l’affaire Snowden concerne à la fois les individus et les entreprises et a entrainé une prise de conscience. Il cite les deux problèmes du web centralisé – attaques sophistiquées et valeur des chartes de confidentialité, entrainant la délégation de contrôle. Vers un modèle plus respectueux de la vie privée – TrustedDB ou TrustedCell un projet d’Inria

Le web centralisée entraine une vie privée déléguée alors qu’un web personnel permet le contrôle et la responsabilisation de l’utilisateur. SMIS est un serveur personnel ultra sécurisé. Nicolas Anciaux parle de « sandboxer » des logiciels. La collecte des données est limitée, seules les données nécessaires sont envoyées dans le web. Des projet équivalents sont en développement au MIT. « Le concept de smartcity impose le respect de la vie privee des ses habitants ». Nicolas conclut en espérant développer des partenariats industriels pour développer ce serveur personnel.

Deux applications pour « voir » comment les sites web interviennent sur vos données – cotés cookies – CookieWiz de la CNIL et coté mouchard – Ghostery. NDLR

Kostas Chatzikokolakis, INRIA

Kostas Chatzikokolakis, Inria

Next Kostas Chatzikokolakis équipe-projet Comete, Vie privée et géolocalisation
Le sujet est le « location-based system » ou géolocalisation de la personne. 50% des apps sur Android demande la géolocalisation (même si cela ne parait pas utile à l’application elle-même)

  • Notion de « cloaking » / dissimulation appliqué à la géolocalisation pour protéger (en partie) sa vie privée.
  • Notion de « obfuscation« , autre mécanisme pour protéger (en partie) sa vie privée / géolocalisation en rendant imprécise sa géolocalisation pour les applications.

Kostas parle de geo-indistinguishabiliy et de differential privacy et bien sûr Dp(M(x), M(x’))<= Ed(x,x’) ! Il propose Location Guard, une application en ce sens  que l’on peut trouver pour Chrome et Firefox sur GitHub. « J’ai abandonné l’espoir contre Google. » dixit Kostas Chatzikokolakis en conclusion de sa présentation.

Vivien Mallet, INRIA

Vivien Mallet, Inria

Enfin, Vivien Mallet, projet Clime, aborde le « Couplage entre modèle et observation pour la simulation de la qualité de l’air« .  Ce couplage de la donnée environnementale et des modèles de simulation numérique pour une intégration logicielle permet  globalement d’extrapoler la qualité de l’air avec des données limitées car les capteurs de qualité sont chers.

  • Projet « Votre Air » – Qualité de l’air simulée, projet avec @AirParif et NumTech.
  • Projet Verdandi  vers une application de ces technologies à l’étude de la pollution sonore en collaboration avec l’Université de Berkeley.
  • Plus globalement CityLab – plateforme pour la modélisation, simulation, observation ville.

Krigeage – le mot nouveau de la journée (pour votre serviteur) – une méthode d’estimation / d’interpolation. Enfin Vivien Mallet est confiant que le prix des capteurs mesurant la qualité de l’air va baisser dans les prochaines années.

Fin d’une demi-journée pleine d’enseignements avec des chercheurs en phase avec le développement des Smart Cities et de l’Internet des objets dans tous ses aspects, techniques et sociétales.

A suivre.

Pierre Métivier

Pour aller plus loin

  • Des images de la conférence sur Flickr
  • Des images de Futur en Seine, toujours sur Flickr
  • Le smartphone, votre 6e sens ? une présentation de Aline Carneiro Viana, Projet Infine

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