Né du regroupement de Alma CG et Lowendalmasaï, la société Ayming a organisé une soirée dont le point d’orgue a été une intervention de Jeremy Rifkin, le tout dans le bel écrin du Théâtre de Chaillot, à l’intérieur du Trocadéro.
Avant l’intervention, une remise de prix avait lieu avec Patrick Poivre d’Armor, dans le rôle de M. Loyal, des prix remis à Allianz, General Electric, Seb, Ramsay General de Santé, Sodexo et Orange, tous autour de la numérisation des fonctions principales de l’entreprise ou de services aux consommateurs.
Un petit mot sur le projet Seb, 3D Spares Supply, un projet peu public – l’utilisation de l’impression 3D pour fabriquer des pièces détachées d’appareil en fin de cycle et donc permettre de combattre l’obsolescence des dits-produits. Un concept à suivre donc.
S’en est suivi donc l’intervention de Jeremy Rifkin, qui a commenér par demander à l’audience ET aux photographes professionnels de l’organisation de ne pas prendre de photos. Surprenant. Jeremy a débuté son propos par une vision sombre de notre planète, en particulier sur les conséquences du changement climatique comme la disparition de la moitié des espèces de la planète avant 2100.
Jeremy nous décrit sa General Purpose Technology Platform extrait de son livre « La nouvelle société du coût marginal zéro« .
Les grandes révolutions industrielles ont été liées à l’avènement de nouvelles technologies dans les domaines de la communication, de l’énergie et du transport. Il nous raconte l’arrivée de la vapeur en Grande-Bretagne et la 1ère révolution industrielle, les machines à vapeur que l’on met sur des roues qui deviennent des trains, puis le téléphone. On passe à la deuxième révolution qui s’est terminé pour Jeremy Rifkin en 2008 avec le crash boursier. L’infrastructure énergétique de la planète ne progresse plus depuis 20 ans.
Nous allons passer d’un à trois internet, basés sur la communication, l’énergie, et le transport, sous le nom d’internet des objets. Il nous décrit le rôle des mobiles pour lier les humains à l’internet des objets et les humains entre eux. Après un petit couplet sur la vie privée, la sécurité et le darknet, il ajoute que les bons côtés de l’internet (des objets) sont beaucoup plus importants que ces inconvénients. L’économie du partage prend de l’importance, l’économie du capital restera. Jeremy Rifkin rappelle que Napster a été le début de l’économie du partage / désintermédiation ainsi que la prévision du PDG d’IBM expliquant que le monde n’avait l’utilité que de 7 ordinateurs #ciassicquote.
L’Allemagne est le bon élève, a compris depuis 10 ans le rôle de l’énergie solaire et des éoliennes. Les citoyens vont générer leur propre énergie. « Power to the people. » nous dit il d’où le titre et le montage photographique. Le pouvoir et l’énergie correspondant au même mot en anglais. « Le vent n’a jamais envoyé de facture à qui que ce soit. » Pour Jeremy Rifkin, les entreprises de l’énergie ont du souci à se faire, elles se préparent le même destin que celles de la musique, de la presse, de l’hôtellerie, … Ces sociétés vont passer de la production à la gestion de l’énergie produit par les citoyens #smartgrid Toujours sur l’énergie – L’Allemagne, la Chine, Bruxelles sont sur la bonne voie, les US (hors Californie) en retard.
Le jouet donné à un enfant comme première leçon sur la possession, le status, le pouvoir. Nos enfants ne posséderont plus de voitures, n’en désirent plus. L’usage plutôt que la possession. Il nous rappelle le rôle des vaches dans le réchauffement de la planète, 2ème cause de la production de méthane. Petit couplet sur les drones pour annoncer « l’arrêt » des compagnies de transport.
Il est important de changer notre infrastructure. C’est bien sûr des budgets colossaux mais l’argent existe. Ex : L’Europe a dépensé 741 milliards de $ sur les infrastructures en 2012. Jeremy Rifkin rappelle qu’il a proposé REV3, un plan d’infrastructure pour les « Hauts de France » (dans le texte, bravo -NDLR). Les changements d’infrastructure de #dumb à #smart ne se fera par l’intelligence artificielle ou par des robots, beaucoup d’emplois pour deux générations. » Je ne suis pas un futuriste ni un utopiste. La technologie ne fera pas tout, il nous faudra changer également. ».
La liberté de chacun va changer de sens, sera lié à notre indépendance énergétique à titre individuel. La notion de « pouvoir » sera également différente, moins verticale, plus réseaux (NDLR – je cherche toujours). L’espoir de Jeremy Rifkin est dans la conscience plus aigu des nouvelles générations de la fragilité de leur futur. Il rêve d’une vision numérique commune entre l’Europe (qu’il associe le plus souvent à Berlin) et la Chine. S’en suit un appel aux français (au moins ceux présents dans la salle) de rejoindre et participer à ce mouvement.
Une intervention très bien articulée, un show bien rodé, des messages forts qui devraient interpeller chacun d’entre nous.
A suivre.
@PierreMetivier
- Le compte rendu officiel par Ayming
- Photos officielles de l’événement
#ANFSCD – Avant la conférence, nous avons également eu le droit à une belle surprise, un ballet et quel ballet, LE ballet, un large extrait du Sacre de Printemps dansé par la troupe de José Montalbo. Une performance autant que ballet, intégrant plusieurs disciplines – hiphop, break dance, flamenco, danses africaines. Un bel hymne à la vie et à notre planète. Merci les danseurs et Ayming pour ce beau moment de poésie dans une conférence « business ».