Archives mensuelles : août 2015

Le paiement sans contact NFC : dans les magasins mais pas que

Paiement sans contact hors magasin

Paiement sans contact hors magasin

Quand on pense paiement sans contact, on pense principalement à carte dans les magasins de proximité ou les grandes surfaces pour des montants de moins de 20 €. Le paiement sans contact se développe et progresse partout dans le monde. En France, chaque mois, toujours plus de transactions sans contact sont effectués, plus de cartes sans contact sont distribués et plus de magasins acceptent ce type de paiement. Les chiffres de juillet 2015 en provenance du Groupement CB pour la France sont, comme chaque mois, en progression – plus de 20 millions de transactions sans contact, plus de 215 millions € de chiffres d’affaire et près de 320 000 points de vente acceptant désormais ce moyen de paiement. Les transactions on lieu principalement dans tout type de magasin (supermarchés, boulangerie, épicerie, pharmacie, fleuriste, marchands de journaux, librairie, coiffeurs, cinémas, restauration (rapide ou pas), tabac … ). Voir ci-dessous la répartition (c) Groupement Cartes Bancaires.

Paiement sans contact - Fin Juillet 2015 (c) Groupement CB

Paiement sans contact – Fin Juillet 2015 (c) Groupement CB

Au delà du paiement sans contact carte en point de vente, d’autres lieux ont adopté le paiement sans contact.

A commencer par les festivals de l’été, avec des solution de type bracelets sans contact  aux Vieilles Charrues ou cartes comme au Hell Fest cette année, pour réduire le cash et apporter donc plus de sécurité pour les festivaliers.

L’achat et la validation transport est un autre domaine en plein extension. Le réseau londonien en est la vitrine première. Plutôt qu’acheter un billet sur un automate de vente, il suffit de présenter sa carte de paiement sans contact sur le valideur d’un métro ou d’un train TfL, Transport For London, l’opérateur des transports londoniens, l’équivalent du STIF à Paris, en entrée et en sortie pour que le paiement soit effectué au juste prix par rapport au parcours. Une facilité d’usage en particulier pour le voyageur occasionnel ou le touriste, un accès direct au réseau sans avoir à comprendre les automates de vente. Succès immédiat à Londres.

SimplyPass Caen

SimplyPass Caen

Les horodateurs n’échappent pas à cette mise-à-jour. Dans de nombreuses grandes villes françaises comme Lyon, Marseille ou Strasbourg, équipé d’horodateurs Parkeon, il est possible de payer sans contact en posant sa carte sur l’horodateur une fois la durée choisie. Simple et efficace. Le paiement sans contact arrive également dans les parkings (comme à Caen avec Orange et Vinci Park) et des tests sont en cours sur les péages d’autoroute (barrière de péage de l’A14 à Montesson avec Orange et Sanef). Parking et péages autoroutiers sont des lieux où l’on paye déjà par carte avec contact aux bornes sans mettre le code. Une simple évolution donc.

Les automates / distributeurs de café, boissons et autres nourritures que l’on trouve dans le métro ou dans les gares ne sont pas en reste. Ces automates, et en particulier, ceux de la marque Selecta sont désormais équipés de lecteurs sans contact. Toujours afin d’accélérer et faciliter la transaction.

Autre lieu : les laveries automatiques. Le paiement sans contact permet d’éviter d’avoir à accumuler de nombreuses pièces de monnaie. Le système est déjà disponible aux US, peut-être en France mais non vu (à titre personnel).

Les cabines de photos d’identités type Photomaton ou des automates d’impression de photos  sont aussi sur la liste des services pouvant bénéficier du paiement sans contact. Les automates d’impression cités plus haut, designés par s+arck, acceptent désormais le paiement sans contact.

Toutes ces machines automatiques sont des objets/services qui vont profiter à plein de l’usage du sans contact et de ces avantages.

Une jonquille pour Curie (c) MediaTransports

Une jonquille pour Curie (c) MediaTransports

Une dernière piste, le don aux œuvres caritatives – faciliter le geste, le paiement, le permettre même quand on n’a pas le cash. En déplacement, à un carrefour, derrière une vitrine, sur un écran dans une gare. Les anglais sont en avance dans ce domaine mais Ingenico a lancé une première expérience avec l’Institut Curie à la Gare Montparnasse en mai 2015 et nul doute que d’autres développements suivront.  Sujet déjà abordé sur ce blog – Une nouvelle façon de donner … sans contact, bien sûr !

Festivals, transport – métro, horodateurs, parking, péage – automates / distributeurs, laverie automatique, cabine de photos d’identité, tirage photos, campagnes caritatives : dans tous les domaines, le paiement sans contact s’impose car il simplifie et accélère le paiement, tout en étant une solution universelle, utilisable par les citoyens de toute la planète équipé de cartes de paiement sans contact. La prochaine étape sera liée paiement de services liée aux objets connectés mais ceci est une autre histoire.

A suivre et bonne rentrée à tous.

Pierre Métivier

Un livre sur le mobile NFC sujet à controverse ou l’interview fantome

Ce texte est une interview au sujet de mon livre sur le NFC que vous auriez du lire sur un media online renommé mais qui, finalement, n’a pas été publiée par le choix de l’éditeur qui l’avait pourtant demandée. Avant de vous narrer ce qui s’est passé, voici l’objet du délit.

« Le mobile NFC, la télécommande de notre quotidien », un livre consacré aux services sans contact aux éditions AFNOR.

Le livre "le mobile NFC" en librairie

Le livre « le mobile NFC » en librairie

« Les éditions AFNOR viennent de publier un livre intitulé « Le mobile NFC, la télécommande de notre quotidien« . Le NFC est la technologie derrière le paiement par carte sans contact. Est ce que cela mérite tout un livre ? Nous avons donc posé un certain nombre de  questions à Pierre Métivier, son auteur, portant tout aussi bien sur le livre que sur la technologie elle-même.

Pourquoi un livre sur le mobile NFC ?

Les cartes sans contact sont partout dans notre quotidien, les commerces, dans les transports, les villes, au bureau, dans l’industrie sans que nous le sachions toujours. Avec le NFC, il se transpose aussi sur le mobile et prend une autre dimension puisque nous avons tous des mobiles dans nos mains. A titre personnel, j’observe les usages de cette technologie depuis plus de 5 ans. Il y avait deux livres techniques très intéressants mais aucun sur les usages, les conséquences non seulement pour les entreprises mais aussi sur chacun d’entre nous. Avec mon éditeur, il nous a apparu important de se poser, de prendre du recul, ce que permet un livre par rapport à l’instantanéité des informations en provenance des réseaux sociaux ou des media.

Le livre parle bien sûr de paiement sans contact et de cartes de transport mais va plus au fond du sujet. On y trouve aussi tout ce qui se fait déjà partout dans le monde, quelque soit le « facteur de forme » (l’objet utilisant la technologie) cartes et mobiles bien sûr, mais aussi jeux, bracelets, appareils électro-ménagers ou appareil photos et bien d’autres objets. Il aborde les sujets du développement et les impacts sociétaux. Le dernier chapitre aborde le NFC comme technologie-clé de l’internet des objets. Dans mes interventions, je parle souvent de mon parapluie connecté grâce au NFC.

Le livre montre donc la diversité des objets connectés grâce au NFC et le foisonnement des domaines d’applications (résumé dans ce graphe extrait du livre ci-dessous) J’espère qu’il donnera envie à des sociétés petites et grandes de se lancer, de développer des services nouveaux à valeur ajoutée pour créer de nouveaux marchés, pour atteindre de nouveaux clients en offrant des services plus simples et plus rapides.

Les principaux domaines d'application du NFC (c) Pierre Metivier

Les principaux domaines d’application du NFC (c) Pierre Metivier

C’est quoi une télécommande de notre quotidien ?

Nous avons commencé à utiliser le mobile pour appeler nos proches, nos collègues, nos clients, et puis nous l’avons utilisé pour lire, écrire, jouer, en tapotant sur un clavier, un écran, nous l’avons tourné vers l’extérieur pour photographier, vers nous-même pour des selfies, pour partager des émotions visuelles. Tout ça reste très « numérique » pour ne pas dire virtuel. Je peux ouvrir une porte dans un jeu sur mon mobile, mais pas dans la vraie vie. J’ai des applications qui regardent mon environnement, qui l’enregistrent, mais qui n’interagissent pas directement avec lui. Avec la technologie NFC, nous allons pouvoir utiliser notre mobile pour interagir avec cet environnement physique, avec les objets de notre quotidien. Je vais pouvoir physiquement ouvrir une porte, accéder au métro, payer dans un magasin, écouter le tamtam derrière une vitrine dans un musée, savoir si le produit devant moi contient du gluten, simplement en approchant de ma main le mobile d’une étiquette, d’un portillon du métro et d’autres objets physiques. Tout comme je peux changer de chaine de télé avec ma télécommande, le mobile NFC me permet d’agir sur mon environnement physique, échanger avec les objets qui le composent.

Quelles sont les caractéristiques qui différencient le NFC par rapport à d’autres technologies comme le Bluetooth ou le Wifi ?

Ce n’est pas facile à résumer en quelques lignes mais je voudrais mettre en avant sa frugalité, son faible coût, son coté écologique, le respect de la vie privée et son universalité.

Une étiquette NFC tout comme une carte de transport ou de paiement ne contient pas de piles ou de batterie. C’est la seule technologie radio-fréquence où un seul des deux objets a besoin d’énergie pour qu’il y ait échange électronique. Cela permet de développer des services sans contact et des objets connectés sans batterie et sans maintenance. C’est aussi une technologie qui, par design, respecte la vie privée de l’individu. De part la courte distance, il faut qu’il y ait choix de l’utilisateur, action, pour qu’un échange se fasse. Certaines technologies permettent d’enregistrer l’entrée de clients dans un magasin sans que ceux-ci soit au courant. Dans le cas du NFC, c’est toujours le consommateur qui choisit par un geste volontaire. Enfin son universalité car c’est une technologie normalisée, présente désormais sur tous les smartphones depuis son intégration dans l’iPhone 6 (et l’Apple Watch).

Dans tous les cas, ces technologies sont complémentaires. Bluetooth et NFC fonctionnent très bien ensemble par exemple dans des enceintes musicales, le NFC pour appairer le mobile et l’enceinte et le bluetooth pour transférer les données.

Sans rapport, il y a un QRcode sur le livre mais pas d’étiquettes NFC, pourquoi ?

(sourire) C’est une bonne question. On aurait pu bien sûr intégrer une ou plusieurs étiquettes NFC et il existe des livres et des magazines l’ayant fait dans le passé. Ceci dit, pour une simple lien vers le site de l’éditeur qui ne sera peut-être utilisé qu’une seule fois, un QRCode est très bien. Par contre, aussitôt que le geste est répété, multiple, qu’il concerne de nombreux utilisateurs, alors oui, le NFC est la bonne solution.

Un regret par rapport au livre ?

Qu’on ne puisse pas acheter le livre en paiement sans contact (sourire). Son coût de 28 €, choisi par l’éditeur, est lié au nombre de pages. En théorie, on pourrait dans les magasins qui acceptent le paiement mobile sans contact au dessus de 20 € avec utilisation du code. Mais en réalité, le paiement sans contact est principalement utilisé pour des montants de moins de 20 €. J’aurais du faire un livre moins long mais le sujet était trop riche.

Qu’est ce qui va permettre le succès de ces services ?

Le paiement par carte sans contact se développe partout dans le monde y compris en France mais nous ne sommes que 6ème en Europe en terme d’usage loin derrière la Grande-Bretagne par exemple. Une visite dans le métro de Londres est une expérience enrichissante à ce sujet. Les usages vont continuer à se développer au fur et à mesure de la mise-à-niveau des infrastructures sans contact dans les commerces, le transport, notre environnement, dans la ville et dans nos mobiles eux-mêmes. Avec cette infrastructure et la découverte par les consommateurs et les citoyens des gains de temps et la simplicité apportés par les services sans contact, nul doute que l’usage sera de plus en plus présent dans notre quotidien. »

-/-

Pour les habitués de ce blog et pour les lecteurs du livre, rien de très surprenant dans mon propos, rien qui ne me semble sujet à polémiques ou à controverses. Et pourtant, une fois l’interview éditée, un échange de mails avec l’éditeur s’en est suivi qui a commencé par « Je ne partage pas totalement votre enthousiasme sur le sans contact, ET (donc) nous ne pourrons pas le publier en l’état. »

Les objections portent sur l’usage réel du paiement sans contact, la sécurité, le fait qu’un des objets n’ait pas de batterie et le respect de la vie privée. J’ai donc envoyé en complément d’information les derniers chiffres du Groupement CB, le rapport de l’Observatoire de la fraude de la Banque de France, l’article du Magazine MISC de Janvier 2015 sur la conclusion de la police scientifique sur la sécurité des cartes sans contact, des données publiées, signées, vérifiables et royalement ignorées par cet éditeur.

« Ensuite, je vous ai indiqué que nous ne pouvons pas publier le texte en l’état car il ouvre la porte à un ensemble de réactions qui seront similaires aux miennes, et que nous devons en tenir compte.« 

Pour ce journaliste, les faits et les chiffres n’ont pas d’importance. Il a une « opinion » sur le sujet,  et ne peut publier des textes qui seraient contraire à cette opinion, voire une ligne éditoriale, anti-NFC, qui serait également dommageable pour ses lecteurs. Et même lorsqu’on a des convictions, on peut écouter d’autres d’opinions. Un quotidien de gauche publie des interviews de politiciens de droite et inversement, pour apporter aux lecteurs les différentes facettes d’un sujet. Cela s’appelle l’information et le débta d’idées. Dans notre cas, le média a donc refuser de publier cet interview qu’il avait demandé au sujet du livre sous prétexte qu’il présente le sujet différemment de sa propre conviction. Un journal IT d’opinion donc. « Does not compute. » Enfin, comme je l’ai suggéré, il aurait pu compléter cet interview par un article contrepoint, mettant en avant sa perception des faiblesses du sans contact. Mais non, simple retrait de l’interview. Étonnant, non ?

Avec le recul, cet interview n’avait probablement pas sa place dans ce média. Et vous chers lecteurs, qu’en pensez-vous ?

Bonnes vacances à tous.

Pierre Métivier

Pour aller plus loin

  • Lire le livre bien sûr et merci à tous pour vos messages suite à vos lectures.
Le mobile NFC, télécommande de notre quotidien

Le mobile NFC, télécommande de notre quotidien

De l’utilisation de la technologie sans contact NFC dans l’univers du jeu

Jeu et NFC

Jeu et NFC

Parmi les nombreuses utilisations de la technologie sans contact, l’une des moins connues est probablement l’univers du jeu sous toutes ces formes – consoles, jeux de plateau, jeux éducatifs. Et pourtant, cette technologie est de plus en plus présente avec des modèles financiers très différents de ceux du monde du paiement ou du transport, des modèles d’une efficacité redoutable. Quelques exemples sans prétendre à l’exhaustivité :

Skylander en action (c) Gaming-News Info

Skylander en action (c) Gaming-News Info

Skylander d’Activision – Sorti en 2011, c’est le premier jeu ayant utilisé à grande échelle le sans contact (*) comme élément-clé de l’aventure, son point de départ. Le jeu sur écran (console/PC)  vient avec un plateau connecté à la console ou l’ordinateur sur lequel les deux joueurs posent leurs figurines. Cela permet à configurer le jeu automatiquement avec les forces, les armes, les sorts … de chaque personnage et lancer la partie. La figurine est à la fois objet de collection, représentation physique du personnage du jeu et identifiant grâce au sans contact.

Décliné en plusieurs versions et disponible sur console PlayStation 3, Xbox 360, Wii, Wii U, Nintendo 3DS et sur PC sous Microsoft Windows et Mac OS X, c’est un excellent retour sur investissement. Jugez en plutôt. Chaque figurine vaut entre 10 et 15 € (en France) et il est estimé à 250 mio le nombre de figurines vendus depuis le lancement du produit (Source Wikipedia) ce qui nous donne un CA approximatif sur la vente des figurines elle-même (une figurine plastique moulée et une étiquette sans contact) entre 2,5 et 3+ mds de €, ce qui en fait probablement l’application de la technologie NFC la plus rentable jusqu’à présent.

Disney Infinity

Disney Infinity

Infinity de Disney – En 2013 Disney a repris exactement le même principe en utilisant les personnages des univers Disney, Marvel et StarWars bien sûr. Infinity est disponible sur PlayStation 3, Wii, Wii U, Xbox 360, Nintendo 3DS, iOS et Microsoft Windows. Les chiffres de ventes sont moins impressionnantes bien sûr mais ont dépassé les 3 millions d’exemplaires à Jan 2014 – (Source Wikipedia)

Mario, Amiibo, NFC, WiiU

Mario, Amiibo, NFC, WiiU

Amiibo de Nintendo – Troisième arrivé, c’est toujours le même principe décliné sur console portable – Wii U GamePad, Nintendo 3DS ou 3DS XL. Le plateau de lecture est intégré à la console elle-même. Et là, c’est Mario, Pikachu, Zelda, Sonic et leurs amis qui profitent de la technologie sans contact. Au 29 juillet 2015, le taux de ventes mondiale est de 14,7 millions toujours d’après Wikipedia.

Lego Dimensions et NFC

Lego Dimensions et NFC

Lego Dimensions – Avec une sortie prévue le 25 septembre 2015, Lego rejoint le club des 3 avec Lego dimension sur le principe des 3 environnements précédemment   Il y associe le principe de construction, d’assemblage ; symbole de la marque. Le jeu sera disponible sur PlayStation 4, Xbox One, Xbox 360, PlayStation 3, Wii U et reprendra des environnements comme le Seigneur des Anneaux, Batman, Dr Who, Retour vers le futur, les Simpsons, Scoobidoo, Jurassic World et bien d’autres issus des franchises Warner.

Derrière ces géants du jeu, deux startups françaises développent de nouveaux univers de jeu différents, utilisant également le NFC – Malkyrs et Prodigy

Malkyr et NFC

Malkyrs et NFC

Startup caennaise, Malkyrs se présente comme « le premier jeu de cartes à jouer et à collectionner en 4D » et développe un monde imaginaire de héros et de monstres qui se combattent dans les Arènes de l’Eternité. Pour citer Patrick Lallemand, développeur NFC chez Malkyrs dans une interview sur le blog de NXP. « Nous avons ajouté une certaine « magie » aux cartes commerciales traditionnelles. Malkyrs unit la carte à collectionner (et de jeu) avec le monde numérique, tout en conservant le meilleur des deux mondes. Le NFC est ce qui nous permet de faire cela. L’ajout du NFC sur la carte révolutionne ce marché traditionnel. Il permet de jouer plus vite (les règles et le calcul des points sont faits par de l’intelligence artificielle), de jouer en ligne avec des concurrents éloignés, jouer contre un ordinateur, … » A noter dans l’approche de Malkyrs est le fait que de nombreuses informations sont stockées dans l’étiquette NFC elle-même. La carte n’est pas un simple identifiant.

« Les cartes incorporent également leur propre identité et leur propre mémoire. Que cela signifie-t-il ? En plus d’une grande souplesse vis-à-vis de la création de nouvelles cartes, cela signifie tout simplement que toutes les règles propres à une carte ne sont pas stockées dans X bases de données mais bien dans la carte. Aucune connexion n’est donc nécessaire pour pouvoir jouer. Les règles sont d’une certaine manière virtuellement déportées au sein de chacune des cartes du jeu. » Extrait du site Kickstarter  sur lequel Malkyr a levé plus 11000 €. Le jeu devrait être disponible avant la fin de l’année.

Differents objets NFC sur Prodigy

Differents objets NFC sur Prodigy

Prodigy, du studio parisien Hanakai, est un RPG, Role Playing Game dans un monde de fantasy avec à la fois un plateau, des cartes et des figurines et se joue sans clavier ni souris. C’est le déplacement des différents objets sur le plateau, permis par le NFC qui rend ce mode de jeu possible, permettant comme pour Malkyrs d’apporter le numérique – calcul, écran, interaction, distance, à un jeu de plateau essentiellement physique. Ce projet ambitieux, très suivi, a levé plus de 200 000 $ sur Kickstarter.

ePawn Arena

ePawn Arena

Déjà présenté sur ce blog, la startup française ePawn n’édite pas de jeu mais développe une technologie très utile pour développer les prochaines générations de jeux utilisant des plateaux. ePawn a donc mis au point un lecteur sous la forme d’une surface plane semblable à un grand tapis de souris. Commercialisé sous le nom de ePawn Arena, ce tapis comporte une antenne de grande taille permettant non seulement de lire des étiquettes NFC mais aussi d’obtenir très précisément, en temps réel, la position d’une ou plusieurs étiquettes NFC sur le tapis. Les applications en terme de jeux multi-joueur ou multi-personnages par joueur sont immenses et de nombreux exemples sont disponibles.

Jeux éducatifs NFC, Badanamu

Jeux éducatifs NFC, Badanamu

Et nous aurions pu développer les jeux éducatifs pour enfants comme ceux de de Badanamu, Chine, repérés au salon Cartes 2014 à base de peluche ou d’alphabets connectés et de logiciels.

Derrière cette liste probablement incomplète, c’est tout un univers nouveau d’applications à inventer, associant jeux physiques et numériques, apportant une touche de « magie » à des activités anciennes, grâce au NFC. Ce n’est pas sans rappeler un autre exemple déjà présenté dans ce blog – le babyfoot connecté. La conclusion de cet article précisait « Il n’y a plus séparation entre un monde physique et un monde virtuel, un monde avec écran et un mode sans écran, mais un environnement où la distinction a disparu, un environnement intégrant naturellement les personnes, les objets, les machines, les réseaux sociaux. Un modèle précurseur de celui qui nous attend.  » et cette conclusion s’applique tout aussi bien au monde du jeu sous toutes ses formes.

A suivre.

Pierre Métivier

(*) L’étiquette sans contact utilisée pour Skylander est une Mifare Classic 1K de NXP. Très répandue de par son ancienneté et son faible coût, cette étiquette n’est pas NFC d’où le terme de sans contact utilisé. 

Pour aller plus loin

 

Une figurine de jeu et son étiquette NFC

Une figurine de jeu et son étiquette NFC