Archives mensuelles : juillet 2014

Le développement de l’internet des objets ne nécessite pas la création d’un standard unique.

AOL, CompuServe and IoT

AOL, CompuServe and IoT

« La nécessité de standards pour l’internet des objets est un sujet traité régulièrement par les médias spécialisés. En reprenant les exemples des sociétés CompuServe et AOL, deux articles récents affirment leurs nécessités. L’occasion de rappeler l’aventure des services en ligne et d’affirmer haut et fort que ‘Et bien non, l’internet des objets n’a pas besoin d’un standard unique’. »

« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ! » La bohème, Charles Aznavour

Deux articles récents font le parallèle entre les services en ligne type CompuServe et AOL et l‘internet des objets. Pour les plus jeunes de nos lecteurs, rappelons en version TRES brève et bien entendu discutable qu’il y a eu un monde sans internet grand public (1). L’internet d’alors était dédié aux universitaires et aux chercheurs. Des entreprises comme CompuServe, créée en 1969, ont développé des services « privés » fournissant des services équivalents à l’internet dès 1980 avant donc que ce dernier ne devienne accessible au grand public à partir du milieu des années 1990. Ces services intégraient le mail (2), une messagerie instantanée, des forums de discussion et du contenu, ce dernier développé sous un format propriétaire. En France, en plus d’AOL et de CompuServe, Infonie, Wanadoo ou Havas Online  étaient les services en ligne les plus connus et il y en a eu d‘autres. Ils apportaient à travers un logiciel propriétaire un package tout en un – accès, services et contenu.

Ces services ont eu l’immense avantage de vulgariser un service qui ressemblait à l’internet avant l’internet (3) mais ils comportaient quelques inconvénients dont un manque criant d’interopérabilité avec les autres services en ligne et le fameux « walled garden« , contenu et services réservés aux abonnés (à la Canal+). L’arrivée du web et de l’internet ouvert a fait exploser ces services en ligne en quelques années en cassant le business model du « tout en un » – contenu, services et accès. L’accès aux services web, au FTP ont été intégré à ces services en ligne mais l’éclatement de l’offre en accès (rapidement devenu commodité), applications/services comme Google pour la recherche ou MSN Messenger pour la messagerie instantanée et contenu, dont la maîtrise a été rendue à ses créateurs, et le tout a rendu caduque ces SELs disparus en tant que tels. Les survivants sont devenus des FAI – Fournisseurs d’Accès à l’Internet fournissant principalement l’accès.

Pour revenir au sujet de ce billet, contrairement aux SELs utilisant des technologies propriétaires, le développement de l’internet a été permis à travers l’utilisation de standards comme le protocole IP ou l’HTML ce qui permet l’interopérabilité entre les services. Les deux articles cités, un sur CompuServe et l’autre autour d’AOL, font donc le parallèle entre les services en ligne non interopérables disparus et l’absence de standards communs dans l’internet des objets au jour d’aujourd’hui et donc sans standard communs, pas d’internet des objets – CQFD.

IOT standards

IOT standards

Et donc, de grands groupes se lancent dans la bataille en créant des associations dédiées à la création de standards, s’associent avec des entreprises alliées. Ces associations ont pour nom The Thread GroupAllSeen Alliance, IPSO Alliance, the Open Interconnect Consortium ou RainRFID sans oublier Google ou Apple avec leur propres approches.

Chacun a ses idées de protocoles de format, tous ouverts bien sûr et interopérables.

Cette absence d’un standard commun est elle grave ? Pour certains donc, sans standard commun, l’internet des objets ne verra pas le jour et la multiplicité de ses alliances ne va pas dans le bon sens. Pour d’autres, comme votre serviteur, il est illusoire de croire en un internet des objets centralisé, unique, répondant un ou deux standards principaux comme dans l’internet ou le web. Des protocoles et autres « standards » impliqués dans l’Internet des objets, Steve Halliday du  « Internet of things » council » (4) en dénombre plus de 400.

Nous l’avons écrit de nombreuses fois – l’internet des objets sera multiple ou ne sera pas. Du simple tag NFC à la Google car, des wearables utilisant le bluetooth au capteur d’incendie dans la forêt, du capteur actif RFID traçant un container dans un camion aux cookies Mother de sen.se ou aux écrans connectés en iPv6, ce sont des dizaines de protocoles, de réseaux, de technologies différentes qui ne pourront jamais être réduits à un ou deux standards.

Open Interconnect Consortium

Open Interconnect Consortium

Et donc ce n’est pas grave car chaque objet connecté n’a pas vocation à échanger nativement avec tous les autres. Le traceur d’une valise dans un container entre Hong-Kong et San Francisco n’a guère de chance d’être en contact avec un détecteur d’incendie en Corse, ou le transpondeur des vélos permettant de connaître le classement des coureurs à chaque étape du Tour de France ignore totalement, avec raison, le degré d’hygrométrie du géranium situé dans un quartier chic de Paris – même le jour de la dernière étape du Tour de France !

Le vrai sujet à suivre est celui des APIs et des données,  les APIs permettant l’accès aux données générées par tous ces objets, les APIs permettant des liens « adhoc », lorsque le besoin s’en fait sortir. Des entreprises s’y emploient également, souvent les mêmes que les précédentes mais ceci est une autre histoire, à développer dans un autre post.

Avant de se lancer dans l’aventure, il n’est donc pas besoin de patienter pour le standard unique et magique de l’internet des objets : il n’y en a pas et il n’y en aura probablement jamais !

A suivre.

Pierre Métivier

  1. Salutation amicale pour les différentes promotions d’élèves de la Rouen Business School maintenant Neoma Business School à qui j’ai dit chaque année que j’avais connu un temps sans micro-ordinateur, sans mobile et sans internet mais que les dinosaures avaient disparu. Je rajoute que mon compte Facebook date de 2005, quand même, mais ceci est également une autre histoire !
  2. 70004.2133 a été mon identifiant CompuServe pendant bien longtemps ! Et le votre ?
  3. Les défenseurs du Minitel nous diront que ce rôle de vulgarisation revient donc au Minitel, mais ceci est aussi une autre histoire.
  4. dont l’auteur est membre

L’auteur de ce blog a travaillé pour CompuServe et AOL entre 1995 et 2009 à différents postes en France, Europe et aux Etats-Unis.

Pour aller plus loin

Le titre auquel vous avez (failli) échappé ! Internet of things standards ? Don’t worry, be API !

Les mots en images ont été réalisés avec http://metaatem.net/words/

Une journée dans les coulisses technologiques du Tour de France

Coulisses du tour

Coulisses du tour

Jeudi 17 juillet 2014, étape Bourg-en-Bresse – Saint-Étienne. Votre serviteur est invité par Orange à passer la journée à Saint-Etienne dans la ville accueillant l’arrivée de la douzième étape et découvrir l’envers du décor, et en particulier la technologie mise en place pour permettre la diffusion des images dans le monde entier.

Plutôt qu’un récit séquentiel de la journée, nous vous proposons un reportage photos et quelques « highlights » de cette journée mémorable pour un passionné actif de vélo et de technos et le Tour de France est un condensé des deux sujets.

La ligne d’arrivée, une rencontre de « Transformers ».

Le camion "transformer" de France Télévision sur le Tour de France

Le camion « transformer » de France Télévision sur le Tour de France

Arrivée à 10:30 tout semble calme. Les coureurs ne seront pas là avant 7 heures. Il fait chaud, un hamac est occupé sur le parking jouxtant la ligne d’arrivée et déjà tout est installé. Une ville a été construite autour de la rue des Aciéries, débordant sur le parking du Zenith. Aucun vélo, aucune équipe de coureurs bien sûr, ils sont tous à Bourg-en-Bresse, départ de l’étape. Cette ville provisoire est un grand « Lego » dont les pièces seraient des camions. La cabine de chronométrage / photo finish qui indiquera le classement – un camion, le podium qui accueillera le vainqueur de l’étape et la cérémonie protocolaire, un camion, les tribunes VIP, des camions, le studio de France 2 / France 3 d’où Thierry Adam, Jean-Paul Ollivier et Laurent Jalabert commentent, un camion, le PABX et tous les équipements techniques permettant la diffusion des images et la communication des journalistes, un camion, le studio pour les commentaires radio, un studio pour l’édition de photos, une salle de vidéo conférence pour les interviews des coureurs, le bureau de poste permettant aux équipes de coureurs de recevoir du courrier, comprenant également un atelier de reprographie …… vous l’avez deviné, autant de camions.

Des camions qui se déplacent en fin de soirée après l’étape et qui, arrivés dans la ville suivante, se transforment de nouveau pour accomplir leurs tâches pour le Tour.

En plus des camions, il y a bien sûr, pour filmer l’étape, des images en provenance de 5 motos et 2 hélicoptères, plus un troisième hélicoptère et un avion pressurisé, volant à 3000 m, pour relayer les images. Ce dispositif utilise le FH numérique (faisceaux hertziens) plus contraignant que le satellite mais permettant un vrai direct sans la seconde et demi de latence régulièrement perçue lors d’interviews de journalistes éloignés pendant les journaux télévisés.

Si vous voulez la fibre dans votre ville, accueillez le Tour de France

Un tour cablé

Un tour cablé

La diffusion de toutes ces images se fait grâce à la fibre. Orange utilise des installations existantes permanentes, ou installe une nouvelle fibre qui restera en place (comme sur l’Alpe d’Huez) ou sera démontée par la suite (comme sur la Planche des Belles Filles). deux fibres d’un Gbit/s chacune. Dans la salle de presse, le wifi est mesuré à 100 mégas par l’appli de DegroupTest. La bande passante est revendue aux télés pour la transmission des images. Les américains de MSNBC sont les plus demandeurs. 99 TVs, 77 radios sur le Tour. Chez Orange, deux équipes de 25 personnes se relaient pour installer, connecter et transmettre chaque jour d’un endroit différent. Près de 30 relais Numéris / ADSL installés chaque jour. Jusqu’à 1000 connexions simultanées. 12 à 15 km de câbles à installer (et démonter) chaque jour, des camions qui roulent dessus, plus d’un km de câbles déjà détruit.

Une installation proche de celle des Jeux Olympiques déplacée tous les jours

Le Tour de France, c’est une incroyable organisation technique et humaine. La gageure – Réussir à installer et désinstaller tous les jours des équipements de connectivité et transmission d’images dans des conditions très variées – de la grande ville comme Paris ou Lille au sommet d’un col sans couverture réseau, sans fibre, et avec une faible alimentation électrique et relier tout cela d’un coté aux caméras sur des hélicos ou des motos, et de l’autre aux TV et des radios du monde entier.

Cette année, le Tour de France est passé en Grande-Bretagne. Les responsables de Orange Events ont rencontré leurs homologues des JO 2012 de Londres, étonnés de voir que ce qu’ils avaient réalisé en terme de connectivité en plusieurs mois était géré chaque jour par les équipes d’Orange Events Solution sur le Tour de France.

Question posée au directeur technique d’Orange Events – Pourquoi pas d’utilisation du réseau mobile 4G pour la connectivité (hors vidéo) ? Parce qu’il n’y a pas de gestion de priorités entre les différents utilisateurs du réseau hors services d’urgence et donc impossibilité de garantir une qualité de service.

Autre innovation en place coté Orange – une caméra connectée miniature associée à un Domino 4G (borne IN 4G / OUT Wifi) permettant à tout technicien ayant besoin d’aide sur un des sites du Tour, de montrer aux équipes centrales la situation et bénéficier de leur support. Une solution potentiellement concurrente à des Google Glass dans le domaine de l’entreprise ?

Laurent Jalabert, « Les réseaux sociaux c’est pas mon truc » mais en fait si.

Laurent Jalabert

Laurent Jalabert

Le programme de la journée comprenait une rencontre avec Laurent Jalabert, grand champion cycliste et maintenant commentateur sur le Tour pour France 2 / France 3. Un échange ouvert et fort sympathique. On parle techno – freins et dérailleurs électriques sur le Tour, poids des vélos, quel remplacement pour la chaine, l’utilisation du mobile pour des texto ou des tweets en course (à la demande des sponsors). A la question, êtes vous sur Facebook ou Twitter, la réponse est claire ‘non, pas pour moi, rien à dire, pas mon truc, pas ma génération« . Au poignet il a une montre GPS Garmin avec laquelle il mesure les données de ses courses à pied et de ses sorties vélos régulières. Et il ajoute. « Je transfère les données sur mon PC et je les publie sur Strava« . Strava est un réseau social pour sportifs où Laurent a plus de 2200 followers. Un réseau social donc mais dans son sujet et donc le terme de réseau social disparait pour faire partie de son quotidien de sportif. Pas de séparation réel / virtuel mais une intégration naturelle. Et c’est bien comme cela.

Et le sans contact sur le Tour de France ?

Je m’attendais à la question 😉 Et donc oui, il est bien présent sur le Tour, à la fois sur les cartes d’accréditation et sur les vélos des coureurs.

  • Sur les cartes d’accréditation, en mode Vicinity, ISO 15693, reconnaissable avec un simple mobile NFC.
  • Sans contact toujours sur les vélos des coureurs. Des transpondeurs actifs (avec des batteries) gérés par la société Matsport. On peut voir la boucle / antenne (deux lignes noires) moins d’un mètre avant la ligne d’arrivée (à droite des deux lignes blanches sur la photo). Une technologie radio-fréquence proche de la RFID, le technicien sur place affirmant que ce n’était pas de la RFID car le passage des cyclistes est trop rapide par rapport à des tags RFID UHF utilisés sur les marathons par exemple. Nous n’en saurons pas plus.
Un tour sans contact

Un tour sans contact

Kristoff devant Sagan et Démarre à Saint Etienne

Kristoff devant Sagan et Démarre à Saint Etienne

Enfin, la course elle-même bien sûr avec une arrivée au sprint, la vitesse impressionnante des sprinters lancés à 70 km/h que l’on ressent au bord de la route et que la caméra a du mal à fixer. A 75 m de l’arrivée, le victoire est déjà acquise .. et voilà c’est fini, les spectateurs quittent lentement la ligne d’arrivée et les techniciens s’affairent déjà pour démonter le matériel et préparer l’étape suivante.

A suivre… quoique … en tant que cycliste moi-même, je n’essaierai pas.

Pierre Métivier

Un grand merci pour les équipes d’Orange nationales et régionales pour leur invitation et accueil ainsi que toutes les personnes rencontrées pendant cette journée et en particulier Benjamin Dooze, Orange, Laurent Jalabert et Pierre Martin, France Télévisions, et Henri Terreaux, Orange Events.

Pour aller plus loin

 

Australie : un pays sans contact ?

brisbane south bank

Direct live d’Australie, un reportage sur les services sans contact « down-under » , par William Belle, un  « jeune » ancien de Gemalto qui tente l’aventure australienne. Quelques leçons à apprendre d’un pays dynamique et innovant qu’on associe peu au NFC ! Merci William pour cet article au contenu riche et informatif.

Voici le récit de ce pays dont on ne parle malheureusement pas suffisamment en matière d’adoption de nouvelles technologies, notamment du sans contact et du NFC.

Pourquoi l’Australie ?

A l’instar du Canada, de la Pologne et de la Grande Bretagne, l’Australie est certainement le pays du sans contact, à cause de la forte concentration de son secteur bancaire.

« Payer, l’utiliser pour votre transport en commun, ou votre carte de fidélité, et même accéder à du contenu interactif… »

Jetons un œil sur quelques chiffres pertinents qui mettent en valeur mon point de vue:

  • Les australiens sont les plus grands utilisateurs du paiement sans contact dans le monde, dont 43% à utilisent la technologie sur une base régulière, selon une étude de l’intelligence d’affaires entreprise RFI en Juin 2014,
  • Selon MasterCard, l’Australie est le numéro un du marché de la carte PayPass dans le monde,
  • Il y a plus de 12 millions de cartes sans contact en circulation (source: Euromonitor 2014), pas mal pour un continent qui ne comprend que 23,5 millions d’habitants…
  • 68% des Australiens préfèrent payer avec leurs cartes bancaires plutôt qu’en cash,
  • La banque Westpac prévoit plus de 3 milliards de dollars de transactions via la technologie sans contact en Australie en 2015 (Finextra).

Service de paiement sans contact :

Il faut savoir que dorénavant toutes les grandes banques Australiennes déploient  uniquement des cartes sans contact.

paypassGrâce à ma carte PayPass Commonwealth, je peux payer sans contact jusqu’à 100 dollars Aus  (vs France : 20 euros) chez plus de 220 000 points de vente équipés de terminaux sans contact (on estime à plus de 20% le taux de pénétration) . C’est si pratique et si rapide! Je suis impressionné par le nombre d’utilisateurs: « Six sur dix transactions en supermarchés sont sans contacts» (Source: Dave Birch de chez Hyperion Consulting UK).

C’est tellement populaire que certains retailers voudraient installer des caisses  100% sans contact, c’est-à-dire n’acceptant même plus le paiement contact classique « chip&pin ». C’est incroyable!

Les services Online et mobiles:

Je suis client à la Commonwealth Bank, parce qu’ils ont été les premiers à introduire des services de paiement mobile (Banking & NFC eSE ) et sont de loin les plus  innovants.  Je vous invite à consulter leurs services online et mobiles, c’est très intéressant : Compte 100% Online :  « Netbank », retirer de l’argent (max 200 dollars/jour ) au distributeur sans sa carte, solution mPOS pour les petits et moyens commerces  et j’en passe…

Commbank app

Commbank app

En outre, ils offrent aussi une application mobile appelée  » CommBank » qui est à la fois une application bancaire classique (solde, gestion des comptes, virement…) mais aussi d’effectuer des paiements NFC utilisant le secure element intégré au smartphone, mais malheureusement la fonction NFC est seulement valable sur les Samsung Galaxy S4 et je n’ai qu’un GS4 « mini »… Dommage.

En outre, l’application permet également aux clients de payer sa facture d’électricité par exemple en utilisant un QR codes ou par téléphone en composant un numéro spécial (« Bpay ») Enfin et surtout, l’application propose de payer son ami (« Pay someone ») en utilisant soit son numéro de téléphone mobile,  son e-mail, ou son compte Facebook. Très pratique et « user friendly », mais très peu securisé, d’ailleurs c’est pour ça que le montant est limité.

Quoi d’autre?

Service sans contact pour le transport:

Transaction

Transaction

Dans le Queensland à Brisbane le transport public est vraiment très pratique. La ville et Translink, l’opérateur de transport public , ont fait appel à Cubic pour déployer  un système 100% interopérable utilisant la technologie Mifare Classic (Rail, Bus, Ferry, vélo).

 Le service est très pratique et très accessible, pas besoin de s’inscrire pour obtenir la  « GoCard ». Le succès est totale : plus de 80% des trajets de transport dans la région utilisent la carte sans contact, et plus de 2 millions de cartes (source Cubic) ont été émises (2,2 millions d’habitants vivent dans la région).

Translink card

Translink card

Au quotidien, on compte environs 700 000 voyages effectués. Un voyage est calculé par un système de Check In à l’entrée – Check out à la sortie.Le coût du voyage n’est jamais fixe, un peu comme à Londres avec TfL, il se calcule suivant divers facteurs : en fonction de l’heure: hors-pointe (moins cher) vs période de pointe, en fonction de la distance et du nombre de voyage: après un nombre de voyage maximum par semaine (8), le service devient gratuit.

Bon attention, on dépasse vite les 50 dollars par semaine…

Translink onlineLe service est également disponible en ligne, vous pouvez vérifier votre solde, votre historique et même recharger votre carte, très pratique!

TransLink propose aussi une application mobile pour gérer ses trajets, similaire à celle de la RATP. Néanmoins, elle est seulement disponible pour les Androids… Bizarre quand on sait le nombre important de téléphone sous iOS… L’Australie est très gros marché pour Apple.

plannerLa prochaine évolution permettra aux gens d’utiliser le service GoCard avec leur téléphone mobile NFC! Mais pas de date encore confirmée par TransLink.

Hand_card_341x227La ville de Sydney, dans le New South Wales,  vient tout juste de déployer le même type de service avec Cubic, le service s’appelle Opal Card, plus d’infos à venir.

 Voici à quoi ressemble aujourd’hui mon portefeuille Australien : cartes sans contact + mobile banking.

portefeuille

Et le NFC dans tout ça ?

2014 est l’année charnière du NFC en Australie.

eSEPour rappel en 2013, l’Australie a été le premier marché à déployer des services NFC eSE (Secure element intégré dans le téléphone) avec notamment le partenariat Visa / Samsung.

Aujourd’hui, les banques majoritairement déploient des solutions , contrairement aux MNOs (Telstra, Optus, Vodafone) qui sont peu actifs :

NAB a lancé en Septembre 2013 son service d’échange d’argent via NFC « NAB Flik » .

Commonwealth Bank a déployé son service de paiement « Tap&Pay »(eSE) en parteneriat avec MasterCard, seulement disponible sur les Galaxy S4 (modèles GT-i9505 ou GT-i9507), et aussi des stickers « PayTag » sans contact à coller derrière son mobile (2,99 dollars) .

Pay tagWest Pac aussi a implémenté la même solution en Partenariat avec MasterCard sur les Gs4 mais aussi Galaxy S5, où lors de sa sortie a fait une énorme communication autour de ce service notamment avec une publicité télé.

« La tendance est au HCE »

Toujours très actives et voyant d’un bon œil le fait de pouvoir déployer des services NFC  indépendantes (sans passer par les MNOs), les banques australiennes travaillent désormais sur le Host Card Emulation.

Cuscal-CUA-NFC-HCE-Payment Le 14 Juillet 2014 : La banque CUA vient tout just d’annoncer le lancement de sa solution HCE « Redi2PAY » , qui permettra à ses clients  équipés d’un Smartphone Android (version KitKat 4.4) de payer NFC à tous les terminaux Visa PayWave. Après BBVA en Espagne, l’application HCE « Redi2PAY »  est le second lancement mondial , et le premier dans la région Australasia utilisant les specifications HCE de Visa .

Néanmoins, le HCE reste un sujet très compliqué, peu mature qui va nécessiter du temps et de la standardisation, notamment à cause du risque lié à la sécurité des données bancaires.

Conclusion :

Australie : un pays sans contact ? Oui !

L’Australie est clairement un pays mature en termes d’infrastructure et d’usage du sans contact.

Au vue de l’activité des acteurs de l’écosystème, il est clair qu’il risque de devenir dans les années à venir le champion du paiement Mobile NFC.

35iVLBzxL’auteur :

William Belle est Junior Marketing & Business Development Manager dans le Mobile Payment & Ticketing. Passionné par l’industrie depuis plus de 2 ans, il a  commencé par rédiger son mémoire sur le sujet. Après l’obtention de son Master of Science en Marketing Opérationnel à Kedge Business School Marseille, il a eu la chance d’intégrer le département NFC Marketing  de Gemalto.  Sûr de son potentiel et de ses connaissances, il tente aujourd’hui sa chance en Australie. « Bloggeur », « Twitteur »,  il partage ses idées et son savoir via ses plateformes : http://williambelle.wordpress.com/@bellewilliam , au.linkedin.com/in/bellewilliam/ .