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Prototypes, de l’expérimentation à l’innovation, une exposition passionnante au Musée des arts et métiers

Exposition Prototypes aux Musée des arts et métiers

Exposition Prototypes aux Musée des arts et métiers

Le Musée des arts et métiers est de nouveau ouvert depuis le 11 juillet. Vous pouvez désormais (de nouveau) visiter le « temple » (et l’ancienne église Saint Martin des Champs) de l’invention, de l’innovation et de l’histoire des sciences et des technologies, découvrir les premières calculatrices digitales (celles qu’on utilisent avec les doigts), la Pascaline ou un Cray, les premiers appareils photos, radios, télévisions, des instruments de navigations tels de magnifiques astrolabes, les premiers vélos et appareils photos, des maquettes architecturales ou industrielles incroyables, des outils et des robots étonnants, le laboratoire de Lavoisier, le fardeau de Cugnier, « l’avion » de Clément Ader, …

L’histoire des innovations, des sciences et des technologies est réunie en cet endroit étonnant. (*).

Le Musée a donc ré-ouvert avec quelques aménagements liés à la crise de la Covid-19, avec des ateliers flash plus courts et un parcours de visite plus organisé mais rassurez-vous, les parquets craquent toujours, les magnifiques vitrines de bois et de verres sont toujours présentes et bien alignées, ainsi bien sûr que LE Pendule de Foucault.

L’accès à l’exposition temporaire intitulée «  Prototypes, de l’expérimentation à l’innovation  » et sous titré «  Du robot bipède au cœur artificiel, en passant par le Minitel… L’épopée des prototypes » est également désormais possible et elle est prolongée jusqu’au 6 septembre.

Extrait des documents sur l’exposition (pour éviter de paraphraser inutilement la présentation du but de cette exposition)

Mais à quoi servent les prototypes

Mais à quoi servent les prototypes

«  L’exposition Prototypes. De l’expérimentation à l’innovation présente au public près d’une trentaine d’objets et instruments précurseurs. Premiers modèles expérimentaux de robot bipède, de piège à neutrons, du cœur artificiel, du Minitel ou encore du bistouri laser, ces témoins parfois éphémères révèlent aux visiteurs toute l’ingéniosité de la recherche « en train de se faire ».

Indispensables aux petites et grandes découvertes, ces « premiers types » d’expérimentation sont souvent voués à disparaître. Ils sont pourtant une source cruciale pour comprendre le fonctionnement de la recherche scientifique. Les prototypes racontent les coulisses des laboratoires ; leur histoire fait prendre conscience des défis mais aussi des difficultés et des hésitations. Par leur conception, ces objets dévoilent les succès, les errements et les échecs. À la fois uniques et menacés, ils sont aujourd’hui un patrimoine précieux à préserver pour les générations futures. »

La question sous-jacente posée par cette exposition est la « patrimonialisation »  de la recherche et des innovations. Quelle trace doit-on garder de l’idée, à la conception, jusqu’à l’industrialisation, quels éléments de la recherche, des inventions, des prototypes jusqu’aux innovations ?  Et le temps est parfois long entre le prototype et l’innovation et les prototypes nombreux. Le cœur artificiel du professeur Carpentier a été « imaginé » en 1980. Le prototype présenté date de 1991, et la première implantation humaine a eu lieu en 2013. Le catalogue de l’exposition cite la pile de Volta qui ne trouvera ses premières applications que 100 ans après sa création. De même pour la carte à puce de Roland Moreno, destiné originellement à l’ancêtre du Dossier Medical Personnalisé et qui sera commercialisée avec les premières cartes téléphoniques dix ans après.

Quelques prototypes - arts et métiers

Quelques prototypes – arts et métiers

L’exposition, très compacte, introduit des éléments de réponse à travers des prototypes très divers présentés dans leur contexte, en quatre modules  – les prototypes de la recherche, la fabrique de l’instrumentation scientifique, le transfert de l’innovation et le patrimoine de la recherche.

Les prototypes présentés sont variés, dans tous les domaines, grands publics et industriels. Chacun a son histoire propre et partage une leçon utile à tout responsable de l’innovation des entreprises et globalement tout passionné des sciences et des technologies. Citons quelques exemples dans un ordre chronologique.

  • Prototype de l’électroaimant de Pierre Weiss, vers 1896
  • Prototype de la première carte routière Michelin au 1/200000, 1908
  • Colonne du microscope électronique magnétique à grand pouvoir de résolution dit « l’Ancêtre », 1942
  • Pneu dit « Cage à mouche », Michelin, qui deviendra le pneu radial, 1946
  • Terminal pour l’expérimentation de l’annuaire électronique, 1980 (plus tard appelé Minitel)
  • Very Wide Field Camera (VWFC), 1983
  • Coeur artificiel Carpentier / Carmat, 1991
  • Robot bipède, 2006
Musée des arts et métiers

Musée des arts et métiers

Pour ceux qui souhaiterait approfondir le sujet, le catalogue permet d’avoir beaucoup plus de détails sur chaque prototype présenté, son histoire, de découvrir des exemples concrets de l’importance d’un prototype dans un processus de conception d’un nouveau produit ou service. Le livre comporte également des textes riches sur les relations entre recherche, invention, prototype et innovation et sur les quatre modules présentés précédemment du process d’innovation.

A suivre mais surtout à visiter.

Pierre Métivier
@PierreMetivier

(*)  Je ne sais pas si cela se lit mais je suis un inconditionnel de ce musée. Vous pouvez même arrêter la lecture de ce billet pour vous y rendre dès maintenant. 😉

Pour aller plus loin

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable, une conférence-débat à Telecom Paritech

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

« La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable » était le titre d’une conférence autour de la technologie RFID et de ses conséquences sur la santé, la vie privée et l’environnement organisée par l’Observatoire pour l’innovation responsable le 14 Mars 2014 dans les locaux de Telecom ParisTech

Le programme indique ‘Une journée de conférences et tables rondes pour réfléchir collectivement et proposer des pistes d’orientation. Des objets et environnements communicants (capteurs, étiquettes électroniques, lecteurs, réseaux intelligents,…) sont aujourd’hui de plus en plus développés avec la traçabilité en ligne de mire : donner accès à une information sur tout et partout pour identifier, authentifier, localiser, tracer des objets ou des personnes, automatiser ou sécuriser des processus et, très récemment, modéliser des comportements et faire des prédictions statistiques. Les réflexions sur la traçabilité numérique, l’internet des objets, la communication M2M, se multiplient, les salons et conférences aussi. Force est cependant de constater qu’ils abordent pour l’essentiel des hypothèses économiques et techniques, sans prendre le recul nécessaire sur les implications sociétales de cette nouvelle vague technologique.

L’identification par radiofréquences (RFID, Radio-Frequency IDentification) est un système technologique particulièrement exemplaire qui fait déjà partie de notre quotidien (télépéage, transports en commun, à la bibliothèque, à l’hôpital, sur les animaux, les arbres, les vêtements, etc.). Son déploiement à large échelle occupe aujourd’hui une place de choix dans les agendas politiques et industriels, et fait l’objet d’un débat public en construction. En effet, son objectif de traçabilité et son fonctionnement par radiofréquences placent ce complexe technologique au cœur de controverses socio-politiques et scientifiques émergentes, relatives à certains risques majeurs : atteinte à la vie privée, effets, sanitaires, impact environnemental. Une approche réflexive devient nécessaire afin d’identifier les exigences et les opportunités pour une innovation responsable dans ce domaine.

Télécom ParisTech accueille une journée de conférences et débats autour de ces thèmes. Des intervenants politiques et de l’administration publique, des représentants de l’industrie et de la société civile, ainsi que des chercheurs (ingénieurs, médecins, SHS) discuteront des relations entre innovation responsable et RFID. Ils échangeront avec le public pour proposer ensemble des pistes de réflexion et d’orientation pour une responsabilisation de l’innovation dans un domaine technologique aujourd’hui émergent auprès du grand public. La conférence est soutenue par le DIM IS2-IT (Ile-de-France), l’Institut Mines-Télécom et l’ADEME. Elle est organisée par l’Observatoire pour l’innovation responsable, un laboratoire d’idées sur la responsabilité dans l’innovation fondé en 2011 à Mines ParisTech et intégré à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3).

Comme souvent, ce compte rendu est un condensé de tweets, de bribes de citations, de liens vers les sites des intervenants, sans toujours le liant / les liens nécessaires. De plus, il comporte des remarques personnelles intégrées en italiques estampillées NDLR ou TDLR – Tweet de la rédaction. Merci de ta mansuétude, cher lecteur.

En introduction, Fabian Muniesa, directeur de l’Observatoire pour l’innovation responsable, a indiqué qu’il n’en existe pas de définition précise, potentiellement une innovation responsable de toutes les conséquences induites par son introduction.

Pierre-Benoît Joly, INRA/SenS

Pierre-Benoît Joly, INRA/SenS

La recherche et l’innovation responsables : un nouveau cadre pour les relations sciences-techniques-sociétés ? le sujet de Pierre-Benoît Joly, directeur de recherche, INRA/SenS ; directeur, IFRIS présente un doc ancien autour dénigrant Libertys, une carte de vie à Grenoble, document destiné à faire peur mais sans fondement, parle des travaux réalisés autour du programme européen FP7 ResAgora  rappelle que l’anglais est plus précis sur le sujet du terme de responsabilité. Notions différentes – Responsabilité vs. Accountability / liability. Le fameux RACI – NDLR. Des requètes sur des bases de données type Scopus à partir des mots clés « Responsible innovation, RRI, Responsib » générent des réponses modestes. Notion de « corporate socio-responsability« , éthique. La « Responsable innovation » devient le sujet d’une communication de groupes comme Monsanto ou Dupont. Anticipation, reflexivity, inclusion, responsiveness. Cite le projet européen « Framework for Responsible Research and Innovation in ICT »  Les débats autour du sujet sont ils utiles/sérieux/biaisés ? Chimie, biologie de synthèse – course à la publication. En France on discute, au UK/US on développe, les chercheurs français s’en vont. Une excellente introduction pour poser le débat.

Laura Draetta, sociologue et Claude Tetelin, CNRFID

Laura Draetta, sociologue et Claude Tetelin, CNRFID

Next, la RFID et ses enjeux sociétaux avec Laura Draetta, sociologue, Télécom ParisTech, et Claude Tetelin, directeur technique, CNRFID

Claude Tetelin nous fait un cours de base /piqure de rappel sur la RFID, rappelle qu’un tag RFID passif n’émet rien seul, pas d’activité sans intérrogateur, plusieurs technos, fréquences, coupage inductif (magnétique) ou propagatif (électromagnétique). La RFID est utilisée dans de nombreux domaines – de l’industrie au grand public. Pourquoi la RFID ? Lecture à distance, sans visibilité, simultanée, très présente dans l’industrie du textile. Parle de paiement sans contact, d’accès, de transport sans cité parler de NFC. Le NFC utiliser la RFID HF, l’une des fréquences de la RFID – NDLR.

Laura Draetta, sociologue, Télécom ParisTech aborde les conséquences sociétales de la RFID. Atouts et faiblesses, « Dans son nom, RFID, « on retrouve les stigmates de l’atteinte à la personne. » Ca commence bien ! TDLR. La RFID est une technologie au centre de la traçabilité, de l’internet des objets et du M2M. La RFID a un avenir controversé, lié à des choix de société ! Dans l’opinion public, les bénéfices de la RFID sont plus pour les exploitants que pour les consommateurs ! Pour le grand public (d’après étude sur corpus presse FR) la RFID est mise dans le même sac que les nanotechnologies. En 2003, Gillette teste le suivi des boites de rasoirs avec des tags RFID Article 01NET et Campagne Boycott Benetton de 2007 , suite utilisation RFID dans vêtements. Des événements qui remontent à 7 et 11 ans et sans suite NDLR  Laura Draetta liste sans complaisance les risques autour de la vie privée, la sécurité, risques sanitaires et écologiques.

RFID et Privacy, les données personnelles à l’ère des « Little Sisters », un débat animé par Michel Alberganti, France Culture

Pierre-Antoine Chardel, professeur, Institut Mines-Télécom, Chaire « Valeurs et politiques des informations personnelles » L’agir moral – Kant et la RFID font ils bon ménage ? Le consumérisme empèche la réflexivité du consommateur – acceptation des innovations numériques sans questionnement, cite le cas des puces dans le bras des VIP d’une boite de nuit. Faudrait un jour qu’on arrête de parler du cas de la boite de nuit en Espagne , épiphénomène d’il y a 10 ans Faire taire les puces, droit à l’effacement des traces. Socio-philosophie de la technique et de l’internet, un texte de Pierre-Antoine Chardel.

Jean-Gabriel Ganascia, professeur d’informatique, Université Pierre-et-Marie-Curie, auteur de Voir et pouvoir : qui nous surveille ? Le Pommier, 2009. Avec les puces, on est suivi en permanence, mettre en balance les aspects positifs et négatifs de la RFID, balance entre vie privée et sécurité. Deleuze, Ouatari sont cités, ce n’est pas surprenant par rapport à l’approche du sujet  et non, on n’est pas  / on ne peut pas être suivi en permanence  avec la RFID ! NDLR

Charlotte Roques-Bonnet de la CNIL nous parle des débuts de réglementation en matière RFID

Olivier Rouxel, DGCIS, rappelle qu’il y a un tissu industriel important dans la RFID en France. Beaucoup de risques imputés aux RFID en terme de privacy ne sont pas spécifiques aux RFID. Nécessité d’une approche équilibrée au sujet. Le protection excessive sous prétexte de la Vie privée ne doit pas être frein au développement des entreprises. Parle de Nest et des projets de Google et du big data. Ce n’est pas spécialement RFID. Parle volontairement du BigMother de Sense. En effect, le vrai sujet n’est pas la RFID, mais le big data. Il faudrait ajouter au débat le BLE, les iBeacon d’Apple, le Wifi, Google et GMail, Facebook, Paypal, Apple … NDLR

Claude Tetelin, CNRFID présente le PIA – privacy impact assesment.  Bilan à ce jour du PIA : 4 démarches et une étude complète. Marie-Charlotte Roques-Bonnet, CNIL pense qu’un scandale liée à une fuite de donnés perso fera bouger les choses. S’en suit un débat habituel sur la sécurité des cartes bancaires sans contact. Rappel – 21 millions de cartes à ce jour, 2 millions de transactions en février 201, aucun cas recensé de vol lié au sans contact, dixit la Banque de France – NDLR.

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

 

Nicole Dewandre, Commission Européenne

Nicole Dewandre, Commission Européenne

Être humain à l’ère de l’hyperconnectivité,  une présentation de Nicole Dewandre, Commission Européenne, DG CONNECT, GT « The Onlife Initiative ». Tectonic mental shift – Réel/vituel, humain/artefact/nature, Rareté/abondance, Entités/interactions. The sky -> The earth -> The self is the limit – Hyperconnectivité. Savez vous ce qu’est l’objectivité dans cette salle ? dixit Nicole ? Pas sûr vu les débats dixit avec un brin de malice votre serviteur 🙂 L’autre en tant qu’objet, le soi manipulateur. La pluralité – « Le soi que je suis reconnait l’autre comme un autre soi. » Très belle citation de Hannah Arendt. Une présentation proche à celle présentée de Nicole Dewandre sur l’hyperconnectivité.

RFID et Santé, agir face à l’incertitude présentée et animée par Jean-Marc Galan (chercheur, CNRS, Traces, Aligre FM)

Catherine Gouhier, CRIIREM, Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les rayonnements ElectroMagnétiques  et Olivier Merckel, ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Guillaume Sacco, médecin, Centre d’innovation et d’usages en santé, CHU Nice,  cite tous les avantages qu’apportent la RFID dans le milieu hospitalier (traçabilité patient, médicaments), parle de liste à la Prévert des avantages de la RFID, rien sur les patients, plutôt sur les objets.

Danielle Salomon, sociologue, Risques & Intelligence, co-auteure de Agir face aux risques sanitaires, PUF  la première à utiliser le mot « collusion » entre ingénieurs, parle d’antennes mobiles et nanotechnologies, moins à dire sur la RFID – NDLR  Il n’y a pas de pilote, de responsable, de stratégie sur ces sujets. Olivier Merckel, ANSES et  Marie-Charlotte Roques-Bonnet, CNIL apprécieront – NDLR

Claude Tetelin, directeur technique, CNRFID, de retour sur l’impact de la RFID sur la santé et des travaux sur l’exposition avec les industriels en vue de normalisation avec l’AFNOR

Joe Wiart, co-responsable WHIST Lab, labo commun Institut Mines-Télécom et Orange  cite la 20ième journée dédiée aux ondes électromagnétiques organisée par le WHIST LAB, nombreux docs à télécharger

A la question de votre serviteur, demandant des cas concrets de risques réels d’expositions dans le domaine de la RFID citant le 1,2 md d’usagers qui utilisent chaque jour la RFID/NFC dans le cadre du transport (comme la carte Navigo), la seule réponse obtenue du panel est que les seules populations éventuellement à risque seraient (conditionnel), les employés de péages d’autoroute et des employés travaillant près de portiques RFID dans des entrepôts. Collusion ? Risque majeur sur la santé à cause de la RFID ? « Much ado about nothing » pour citer Shakespeare – NDLR

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

RFID et Environnement, lorsque les tags se compteront par milliards présentée et animée par Cécile Michaut, journaliste.

Alain Anglade, ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, se place au niveau de l’Internet de objets, annonce des consommations énergétique de l’ IOT pour 12 à 50 Mds d’objets connectés en TerraWatt, évoque également des capteurs moins gourmands – deux scenarii différents.

Nathalie Mitton, chargée de recherche, INRIA Lille-Nord Europe, explique avec bon sens comment les cartes sans contact ont un impact positif sur l’environnement (moins de tickets papier) L’Inria travaille sur Descartes, un projet d’antennes RFID papier, réduction d’impact environnemental.

Dominique Paret, consultant RFID, auteur de « Applications en identification radiofréquence, Dunod, 2003 ainsi que le livre de référence sur la technologie NFC  sépare les applications en boucle fermée (ex. bibiothèque fixée sur un livre – réutilisés) ou ouverte (tags jetés à chaque utilisation). Le tag RFID a des applications après la vente (SAV, machine à laver intelligente par exemple, traçabilité / authentification des médicaments).

Pour Etienne Perret, chercheur en électronique, Institut Polytechnique de Grenoble, on peut également imprimer des étiquettes RFID avec de l’encre métallique, moins efficace mais plus économique et propre. Projet « Développement de Tags Chipless RFID THz pour des applications sécurisées ».

Alfred Rosales, directeur général de FEDEREC, groupement industriel du secteur du recyclage et de la valorisation  Les industriels s’intéressent à la récupération des étiquettes RFID dans le textile. La récupération des milliards d’étiquettes anti-vol AES et des étiquettes RFID potentiellement intéressantes. La future étiquette RFID sera en graphène, c’est du carbone, les bactéries aiment le graphène. #ecofriendly.

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

Jim Dratwa, Commission Européenne

Jim Dratwa, Commission Européenne

Conclusion de Jim Dratwa, Commission Européenne, inter-service group on Ethics and EU Policies  parle « des impensées de cette architectonique particulière », entre Big data, Big brother, Little sisters sans oublier Big Mother. Jim Dratwa parle du couple NSA / Snowden – le lien étant le big data (et pas le RFID). Petit rappel, la NSA n’a pas besoin et n’utilise pas les étiquettes RFID ou les informations de ces étiquettes pour ses actions. NDLR


A coté des aspects technologiques et business des services RFID, il est indispensable d’aborder les aspects sociétaux et tel était le but de ce débat-conférence. Au final, cette conférence a été un succès parce que diversifiée mélangeant donc usage, technologie, philosophie, sociologie avec un brin de mauvaise fois de certains acteurs y compris (bien sûr) dans ce compte-rendu même si il est clair qu’il y a encore des gouffres d’incompréhension entre les différents acteurs.

On peut également regretter l’absence des industriels eux-même, invités d’après l’organisation mais qui n’ont pas souhaité intervenir. Heureusement les représentants du CNRFID, de la DGCIS et de l’INRIA ont apporté leur bon sens et leur connaissance pragmatique du sujet.

A titre personnel, je regrette que le débat se soit porté exclusivement sur la technologie RFID, sujet qui de plus n’avait pas le même sens pour tous les interlocuteurs – à la fois (1) technologie RFID UHF, des étiquettes que l’on trouve dans les vêtements ou dans la logistique, (2)  l’ensemble des technologies sans contact, (3) toutes les technologies comportant des ondes et l’internet des objets. La question ne peut être – est ce que la RFID, dans son acceptation « ensemble de technologies permettant l’échange de données entre un lecteur / interrogateur et une étiquette » est une technologie posant de nombreux problèmes sociétaux ?  La RFID n’est qu’une technologie parmi beaucoup d’autres et d’ailleurs souvent moins intrusive que beaucoup d’autres.  Et donc ne nous trompons pas de débat. La question n’est pas « faut-il contrôler / réguler la technologie RFID ? » mais plus globalement « que deviennent les données générées par tous les objets connectés quelque soient les moyens utilisés pour les connecter  – RFID, Bluetooth en particulier dans sa version Low Energy, les fameux Beacons, le Wifi, sans compter les données partagées des messageries comme GMail ou des réseaux sociaux comme Facebook) et quel contrôle chaque citoyen a de ses propres données ? » C’est tout l’enjeu de nombreux débats publiques à venir et ….

… à suivre.

Pierre Métivier

PS. Le débat a continué sur Radio Aligre le 28 mars dans l’émission de Jean-Marc Galan, Recherche en cours, entre Laura Draetta, l’organisatrice de l’événement et votre serviteur. Nous vous communiquerons le lien vers le podcast aussitôt qu’il sera disponible.

PPS. N’hésitez pas à partager votre point de vue sur ce sujet qui prête à échange et discussions en ajoutant un commentaire à ce billet.

Pour aller plus loin

Une technologie n’est pas bonne ou mauvaise, elle est ce que les hommes en font. Le même stylo peut signer la déclaration des droits de l’homme et une déclaration de guerre, la même molécule va devenir médicament ou poison.

Note perso – Réécrire le sketch de la chauve souris de Bigard version vol d’info carte bancaire sans contact #admettons « J’ai peur de me faire voler les données de ma carte bancaire ».

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

La RFID à l’épreuve de l’innovation responsable

Imaginer de nouveaux services dans le domaine de la santé grâce au NFC

Le NFC et la santé (c) AIT, Seibersdorf lab et Schreiner MediPharm

Le NFC et la santé (c) AIT, Seibersdorf lab et Schreiner MediPharm

Les services mobiles de proximité permis par la technologie NFC sont nombreux dans les domaines du commerce, du transport, du tourisme, de l’accès (clés, hôtels, bureaux…), de la ville ou de la vie au quotidien.

Au delà de ces utilisations connues, des startups et des centres de recherche imaginent d’autres utilisations de la technologie, en pensant différemment, par exemple en utilisant le changement de propriété des étiquettes en présence de liquide. Nous avons couvert il y a deux ans un tel sujet dans le monde de la RFID UHF dans un article intitulé « Think out of the box – une autre utilisation des étiquettes RFID » qui présentait un projet mesurant le degré de fraicheur de sushis par des changement de propriété d’une étiquette RFID couverte d’un produit réagissant à l’ammoniaque et un autre projet de « energy harvesting », la récolte d’énergie ambiante toujours à base d’étiquette RFID UHF.

Certains nouveaux concepts basés sur la technologie NFC ont été présentés au dernier Wima le mois dernier ; applications que les concepteurs du NFC n’avaient pas forcément envisagées.

L’AIT, Austrian Institute of Technology et le Seibersdorf Laboratories proposent des produits et services dans le domaine de la santé, alliant mobile, connectivité NFC et de nouveaux capteurs.

Par le passé, l’AIT a travaillé sur des concepts d’application de gestion de thérapie dans les domaines des patients victime de crise cardiaque (Projet Elicard) et le diabèle (Heath dialog diabetes). Les projets en cours, toujours dans le domaine de la santé et utilisant la technologie NFC , présentés dans le cadre du Wima et cours de dépôt de brevets, sont :

  • un système permettant de mesurer la douleur d’un patient avec une échelle beaucoup plus précise et moins de risque d’erreurs.
  • un système permettant de mesurer très précisément la quantité d’un liquide dans une seringue (comme de l’insuline) et de garder un enregistrement des quantités ainsi administrées.
  • un glucomètre, ou lecteur de glycémie, pour mesurer le taux de glucose dans le sang, le mobile NFC simplifiant le stockage et la transmission de résultats, et permettant l’utilisation des données sous forme de graphique.
  • une carte mesurant la dangerosité de l’exposition au soleil à l’aide d’un capteur mesurant les UV équipé d’un étiquette NFC transmettant les résultats à un mobile NFC. Les outils actuels mesurant les UV coutent plus de 1000 € car ils sont composé d’un boitier avec son capteur, son processeur, sa batterie, sa mémoire…. La solution capteur sur carte et NFC est beaucoup plus économique car elle utilise le mobile NFC pour tout le traitement de l’information. Le projet prévoit même les relations avec les fabricants de lotions solaires en intégrant des puces NFC sur le flacon pour l’utilisation du produit à bon escient.
Carte UV NFC (c) Seibersdorf

Carte UV NFC (c) Seibersdorf

enfin, toujours dans le domaine de la santé, rappelons le Needle Trap de Schreiner MediPharm, une seringue dont le mode d’emploi, sous forme vidéo, est accessible par mobile.

Ces projets de recherche, non encore commercialisés sauf le dernier, montrent bien le domaine des possibles ouverts par le NFC. Nous n’en sommes qu’au début. A chacun d’entre nous, dans son expertise, de trouver de nouvelles applications et de nouveaux services.

A suivre

Pierre Métivier

Pour aller plus loin