L’internet des objets est « trendy« . De nombreuses conférences débattent de ce qu’est l’Internet des objets, sa définition, ses développements, son impact sur notre futur. C’est un sujet souvent abordé dans ce blog, il suffit de rappeler le billet du 8 octobre « L’internet des objet sera multiple ou ne sera pas« .
La blogosphère s’intéresse désormais également au sujet et nous suivrons ce que les sociétés du web 2.0 comme Instagram, Twitter, Facebook ou ventes-privees.com pensent du concept, aidés aussi par des acteurs déjà actifs comme sen.se ou Withings, pendant la conférence LeWeb qui se tiendra à Paris les 4, 5 et 6 décembre 2012.
Pendant que les têtes pensantes échangeront sur ce que pourraient être cet « Internet des objets » bien élusif, des projets concrets naissent et se mettent en place. Nous reviendrons prochainement sur ceux présentés pendant la 4ème édition de la conférence « Internet of things » des 12 et 13 novembre à Bruxelles comme les smart cities de Santander, le waspmote de Libelium ou le développement des whitespaces en Grande-Bretagne pour ne citer que ces trois exemples. Plus près de nous, le projet Sensecities et Citoyens Connectés a été lancé le 9 novembre 2012 à la Cantine à Paris.
Améliorer la qualité de l’air que nous respirons, l’idée parle à chacun d’entre nous, en particulier dans les villes. Le projet part d’un concept simple – Capter, mesurer, agir. Ce n’est pas sans rappeler la célèbre phrase de William Thomson, plus connu sous le nom de Lord Kelvin, qui a déterminé la valeur de la température la plus basse possible (-273°C), et qui a aussi déclaré « if you can’t measure it, you can’t improve it » / « Ce qu’on ne peut pas mesurer, on ne peut pas l’améliorer« , principe de base de tous les KPIs (Key Performance Indicators) et autres « Metrics » / Tableaux de bord pour suivre le développement de projets ou la santé d’une entreprise.
Et donc pour pouvoir améliorer la qualité de l’air, il faut mesurer le niveau de pollution et pour ce faire, le projet Sensecities / Citoyens Capteurs propose à tous les citoyens de découvrir les possibilités offertes par les nouveaux capteurs / objets communicants, pour des services appliquées à la ville, aux transports, à la pollution et la vie quotidienne, de s’approprier ces outils et leur utilisation voire des développer (open hardware, Arduino…). A travers des projets comme celui-ci, chacun peut devenir capteur des informations concernant son environnement et acteur de son amélioration.
Vous pouvez trouver un PDF décrivant avec précision le projet et nous vous encourageons à aller découvrir les sites des participants en fin de billet. Quelques mots-clés à retenir – capteur DIY (Do It Yourself), Arduino, bricolage, street science, citizen science, savoir local, big data and long tail -> big long data.
Pour Laurence Allard , qui avec Olivier Blondeau et Gabriel Dulac Arnold constituent l’équipe de choc des Citoyens Capteurs, nous pouvons et devons domestiquer l’internet des objets. N’ayons pas peur de cet internet des objets et de la technologie. Ce ne sont pas les machines qui prennent le contrôle mais on assiste à une socialisation de nos outils. Nos smart phones et autres machines à communiquer prennent une dimension de compagnonnage qui les rapprochent de nos animaux domestiques.
Un point positivement étonnant de ce projet est qu’il ne s’oppose pas aux systèmes en place tout au contraire. Le projet Sensecities / Citoyens Capteurs coopère avec des institutions officielles commet airparif, ou l’association association Respire tous deux présents à ce lancement. Airparif par exemple a pour rôle de surveiller, comprendre, analyser la pollution du citoyen à l’extérieur mais aussi à l’intérieur des lieux de vie comme les bus. L’organisme voit l’arrivée d’une mobilisation active des citoyens pour la qualité de l’environnement et des données supplémentaires (mesures situées / géolocalisées) permettant de mieux cibler les problèmes et d’y apporter des solutions.
C’est en apportant les technologies de type capteurs et objets communicants aux citoyens qui deviendront eux-même acteurs / capteurs de la mesure et donc de la définition de solutions, que le concept d’Internet des objets au service des citoyens prendra tout son sens, et ceci dès aujourd’hui pour améliorer, par exemple, la qualité de l’air que nous respirons.
A suivre.
Pierre Métivier
Pour aller plus loin
- Projet Citoyens Capteurs
- Les Appliculteurs et l’Internet des objets
- Citizensensing
- aircasting.org mesure la qualité de l’air de manière participative
- Association respire
- AirParis
- Spécifications techniques sur wiki.labocitoyen.fr
- Accès aux donnnées sur thingstream.net
- SafeCast
- Les présentations Slideshare Citoyens Capteurs
- Un article de Vivagora