Comprendre l’internet des objets à travers l’exemple du vélo !

C'est beau, Paris, à vélo, vu du Trocadéro

Internet des objets et vélo

La grande fête annuelle du Tour de France vient de s’achever.  C’est un événement sportif mais aussi technologique, nous en avions visité les coulisses l’année dernière. Cette année, les objets (et les coureurs) ont été (encore plus) connectés. Plus généralement, le vélo est non seulement devenu un « intranet des objets » (*) très complet et actif, c’est aussi probablement le tout premier comme nous allons le montrer.

L’internet des objets est un donc un sujet foisonnant de développements en tout genre – wearables, objets connectés grand public, M2M, domotique, smart cities, santé, … ceci dans tous les domaines de notre vie quotidienne et du monde industriel, des sujets régulièrement couverts dans ce blog. Il n’est pas toujours facile d’imaginer tous les enjeux, tous les facteurs, tous les acteurs.  C’est pour cela que nous vous proposons d’aborder le sujet à travers un exemple.  Dans ce billet, nous allons retrouver tous les mots-clés et autres buzzwords de l’internet des objets comme APIs, big data, capteurs, objets connectés et connexion d’objets existantsvêtements connectés, écologie, santé, energy harvesting,  infrastructure, mouvement make, mobilité, protocole, réseaux sociaux, standard, transhumanisme, universalité … Et cet exemple, c’est donc le vélo.

Pourquoi le vélo ? Pour de nombreuses raisons parmi lesquelles :

  • C’est un objet réellement étonnant, permettant à chacun d’entre nous d’améliorer ses capacités, ses performances en terme de #mobilité, d’aller plus loin, plus vite, de transporter plus de matériel, de personnes, avec notre seule énergie, sans apport d’énergie extérieure, sorte de #transhumanisme 1.0.
  • C’est un objet universel, de l’hipster new-yorkais en fixie au cyclotouriste de la Vallée de Chevreuse du dimanche matin, du retraité faisant ses courses à la maman emmenant ses enfants à l’école en vélo cargo, des paysans partout dans le monde amenant leur production au marché sans oublier le citadin se promenant en famille en vélo partagée ou l’élève se rendant à l’école. Chacun son usage, chacun son histoire, chacun son vélo. #universalité
  • C’est un objet générant sa propre énergie dès qu’il est en mouvement – récupérable sous forme de dynamo ou d’autres technologies, générant sa propre lumière ou rechargeant les batteries de ses versions à assistance électrique à #energyharvesting
  • C’est un objet reconnu pour ses effets bénéfiques pour la santé et dont les utilisateurs souhaitent mesurer les résultats. #health  Un exemple côté santé, la formidable aventure du mhealth Grand Tour d’Orange au service des diabétiques.
  • C’est un objet permettant la compétition et donc, de nouveau; des mesures correspondantes en terme de performances (vitesse, puissance, calories …) #quantifiedself
  • C’est un bel objet, qui permet tous les #design des plus classiques au plus révolutionnaires
    James Novak - impression 3D
    James Novak – impression 3D
  • C’est un objet au centre de grandes compétitions populaires comme le Tour de France, un événement permettant de tester et mettre en valeur de nouvelles technologies. Nous avons donc déjà abordé dans ce blog des déploiements technologiques liés au Tour de France et cette année plus encore avec le suivi en temps réel des coureurs. Voir les articles en fin de blog.
  • C’est un objet permettant de facilement porter, intégrer des devices /dispositifs technologiques tels ordinateurs de bord et autres compteurs et bien sûr de nombreux capteurs. #wearables #capteurs
  • C’est un objet mécanique, sans conçu pour être connecté et sans électronique par défaut. #connexion d’objets existants à l’Internet des objets vs. conception d’objets connectés.
Les wearables pas si nouveau

Les wearables pas si nouveau

Et tout cela a commencé bien avant l’avènement grand public des objets connectés et autres wearables. Les compteurs de vitesse mécanique existent depuis des dizaines d’années et cela fait 15 ou 20 ans que les sportifs – coureurs ou cyclos du dimanche ont leur « cardio », une ceinture leur permettant de mesurer et contrôler leur fréquence cardiaque, soit pour optimiser leur performance, soit par précaution, pour éviter de monter dans la zone rouge. Ces cardios #wireless sont les ancêtres des wearables et autres vêtements connectés d’aujourd’hui, tels Cityzen Sciences , la simple intégration dans une poche intégrée du vêtement d’un boitier bardé de capteurs avant les prochaines versions avec intégration directement dans les fibres du tissu.

L’internet des vélos, c’est aussi des #capteurs sur les ordinateurs de bord – vitesse, altitude, température, compte-tours (pédaliers) et l’intégration de toutes ces données dans un tableau de bord personnel, sur mobile ou PC, oui des applications énergivores sur mobile, de suivi des parcours utilisant GPS et capteurs intégrés du mobile. Des outils disponibles pour le grand public depuis des années, bien avant l’arrivée du terme internet des objets.

De nombreuses données sont bien sûr générées par nos utilisations de nos vélos, des applications et des ordinateurs de bord. Toutes celles citées précédemment mais aussi l’endroit où vous prenez votre vélo partagé et l’endroit où vous le reposez, les traces laissées dans vos mobiles, volontairement ou pas. #bigdata

Le protocole ANT+ poussé par le premier fabricant d’ordinateurs de vélo, Garmin, avec un grand nombre de partenaires et bien sûr des entreprises du même marché qui ne souhaitent pas participer. Essayer de faire dialoguer ensemble un ordinateur de bord Garmin, un pèse personne Withings, une montre Samsung Gear et un bracelet FitBit est une gageure réservée aux geeks. Et puis, protocole au centre de l’internet des vélos, il ne fait aucun sens pour l’agriculture ou l’aéronautique, ce qui montre, une fois de plus, que de penser un standard unique pour l’internet des objets est un non-sense. Et des APIs existent bien sûr comme le Cycling Analytics API.

Ce sont aussi des réseaux sociaux actifs et collaboratifs comme Strava ou Kappo où les participants peuvent comparer leurs performances, apprendre, échanger et partager leurs expériences, leur parcours.

Haïku

Haïku

C’est un formidable terrain d’expérimentation pour les startups – la pédale connectée de ConnectedCycle, ou Haiku,  pour afficher simplement sa route sur son guidon vu à #FENS2015, des protections de type airbag, des fléchages lumineux sur le sac à dos, des casques avec intégration de la réalité virtuelle, des antivols légers et efficaces, tous connectés. Rappelons nous aussi des expérimentations liées à l’écologie – le vélo et ses capteurs se déplacent et avec le GPS et un horodatage, de nombreuses informations permettent de cartographier de nombreux domaines et ouvrir la voie à des services collaboratifs.

Les grands groupes ont tous des projets de vélos connectés comme plateformes d’expérimentation de l’internet des objets comme Ford Intel ou Bosch pour ne citer que ces  exemples ou Orange dans le domaine de la santé avec son « mhealth grand tour » déjà cité.

C’est enfin la relation avec d’autres écosystèmes comme les infrastructures routières, la ville, les voitures automatiques comme la Google car. Ce sont toutes ces interactions de tous ces écosystèmes, tous ces intranets des objets, qui font et feront l’internet des objets.

Tout à l’heure, demain,  lorsque vous enfourcherez votre vélo quel qu’il soit, vous ferez (plus ou moins) partie de cet Internet des vélos sauf à ne pas avoir pas de mobiles avec vous … et encore !

A suivre … à bicyclette.

Pierre Métivier

Design Expo aux Arts et Metiers

Design Expo aux Arts et Metiers

Note – Intranet des objets – l’ensemble des composants de l’internet des objets à l’échelle d’un sujet, d’une industrie partageant une même infrastructure, les mêmes standards. On peut parler d’intranet du commerce « smart retail », de la ville « smart city », de la maison « domotique » d’une usine – industry 4.0.. L’ensemble de ces intranets des objets forment l’internet des objets. Les intranets des objets se recoupent plus ou moins. Il est clair que celui de  la ville se recoupe avec celui des vélos par exemple. Par contre, celui des musées et de la santé ont moins l’occasion de se croiser.

Pour aller plus loin

3 réflexions au sujet de « Comprendre l’internet des objets à travers l’exemple du vélo ! »

  1. Ping : Une journée en compagnie de TiFiz, une balise GPS sur réseau Sigfox | Avec ou Sans Contact

  2. Ping : Web 2.0, 15 ans déjà et après ? 7 pistes pour rééchanter Internet | Avec ou Sans Contact

  3. Ping : Le blog « Avec ou sans contact », 10 ans de billets sur l’IOT et l’Innovation | Avec ou Sans Contact

Laisser un commentaire